C'est la FRAPNA, la Fédération de Protection de la Nature, qui annonce dans un communiqué le revirement de situation du gouvernement quant à l'avenir des bouquetins du Bargy. Ces animaux ont fait l'objet de campagnes d'abattage après un soupçon de brucellose. De nouvelles pistes sont évoquées.
Interrogée par Eric Feraille, Président de la FRAPNA Région, lors de l'assemblée générale de France Nature Environnement, Barbara Pompili, secrétaire d'Etat à la biodiversité, et élue écologiste, aurait déclaré que "les campagnes d'abattage non sélectif avaient montré leur inefficacité et que l'on s'orientait désormais vers une euthanasie ciblée des animaux atteints de brucellose".
Selon les défenseurs de la nature, "une campagne de vaccination est sérieusement envisagée mais il reste un dernier verrou: la Direction Générale de l'Alimentation au ministère de l'Agriculture".
D'autre part, une réunion de toutes les parties, avec présentation des résultats de l'étude de l'Agence nationale de sécurité sanitaire sur la question, devrait être organisée en Haute-Savoie.
Eviter la transmission aux élevages bovins
Depuis le début de "la crise", la préfecture de Haute-Savoie défend un plan d'abttage massif pour garder seulement un "noyau sain" de 75 bêtes. Il s'agit d'éviter une transmission de la brucellose aux élevages bovins, comme ce fut le cas en avril 2012. A l'époque, un cheptel laitier de la commune du Grand Bornand avait dû être euthanasié et deux autres placés en soixantaine. Des reblochons vendus dans toute la France avaient été détruits. "Certaines exploitations avaient alors perdu 70.000 euros", selon la FDSEA des Savoie, des éleveurs étant contraints d'arrêter la fabrication de lait cru et de détruire des fromages déjà fabriqués.Or le massif du Bargy ne compte pas moins de 62 élevages bovins laitiers. "On fait courir un risque à toute l'agriculture de montagne. La filière reblochon est en première ligne mais tous les fromages savoyards sont au lait cru", pointe la FDSEA.
Mais après plusieurs campagnes d'abattage, tuant plusieurs centaines de 300 bouquetins, la maladie n'est toujours pas éradiquée. Et les défenseurs du bouquetins pensent que la mesure provoque une fuite des animaux vers le massif voisin des Aravis.