C'est un revirement de situation pour le préfet de Haute-Savoie. Poussé par la ministre de l'Ecologie, Georges-François Leclerc annonce: "il n'y aura pas pas d'abattage total des bouquetins du massif du Bargy dans les jours qui viennent."
Cette fois, ce ne sont pas les risques d'avalanches sur le massif du Bargy qui poussent le préfet de Haute-Savoie à informer d'un report de l'abattage des bouquetins. Non, c'est à la suite d'un appel de Ségolène Royal que le préfet a décidé de mettre l'éradication de ces animaux en sommeil. La ministre de l'Ecologie aurait pris cette décision à la suite des débats du conseil national de protection de la nature qui se sont tenus à Paris, jeudi. Lors de son assemblée, le conseil a voté à 10 voix contre l'abattage, deux voix pour et une abstention.
Le protocole d'éradication de la brucellose des bouquetins du Bargy va donc être "revu, afin d'intégrer les dernières données scientifiques disponibles. Il n'y aura par conséquent pas d'abattage total des bouquetins du massif du Bargy dans les jours qui viennent", explique le préfet.
Le nouveau protocole sera connu début décembre, "pour être compatible avec la stratégie d'assainissement que la ministre m'a demandé de mettre en oeuvre avant la prochaine estive", précise toutefois le représentant de l'Etat en Haute-Savoie.
Selon une source proche du dossier, on se dirige aujourd'hui vers un abattage exclusif des animaux malades, après l'utilisation d'un test homologué par Agence nationale de sécurité sanitaire. La pression des écologistes aura donc été plus forte dans ce dossier et le contexte de l'après drame de Sivens semble avoir joué dans la prise de décision.
Une décision qui fait dire à la FDSEA: "sous la pression de groupuscules ultra minoritaires hyper activistes qui, semble-t-il, sont aujourd’hui des faiseurs d'opinions, le gouvernement a reculé."
Dans la foulée, Jean-Pierre Crouzat de la FRAPNA a réagi: on en crie pas victoire (...) il convient maintenant de trouver une solution équilibrée. A court terme il faut que les animaux sains soient préservés et à moyen terme il faut penser à la vaccination." Mais pour l'heure, aucun vaccin n'a fait ses preuves en matière de brucellose.
Interview FDSEA et FRAPNA