Avalanche des Deux-Alpes: le professeur du Lycée Saint-Exupéry de Lyon a passé sa première nuit en garde à vue... à l'hôpital

Ce n'est pas une situation exceptionnelle mais peu commune. Le professeur soupçonné d'avoir entraîné ses élèves sur une piste fermée est désormais en garde à vue au CHU de Grenoble. Deux gendarmes gardent sa chambre. C'est sa fragilité psychologique qui inquiète. 

"Ce qui justifie cette garde à vue c'est que nous avions quelques difficultés à entendre le professeur sans mesure de contrainte" et "pour le maintenir à notre disposition", a expliqué le procureur de la République de Grenoble, Jean-Yves Coquillat, lors d'une conférence de presse, ce jeudi 14 janvier.

   >>> Revoir l'intégralité de la conférence de presse

"Pour l'instant", le professeur, grièvement blessé lors de l'avalanche, est toujours au CHU de Grenoble. L'enquête devra déterminer son "état psychiatrique" et "sa capacité à encadrer un groupe", selon le magistrat.

Néanmoins, "il faut bien se garder de tout jugement hâtif. Ce professeur bénéficie de la présomption d'innocence, il n'est pas question de l'accabler", a insisté Jean-Yves Coquillat.

Récit Florine Ebbhah
Intervenant: Jean-Yves Coquillat, procureur de la République de Grenoble

Cet enseignant du lycée Saint-Exupéry de Lyon s'est engagé mercredi en milieu d'après-midi avec un groupe de dix élèves sur une piste "fermée par le filet habituel avec des inscriptions en plusieurs langues, quatre langues", a rappelé le magistrat.

La piste était close depuis le début de la saison, faute de neige. Mais de nombreux skieurs l'avaient emprunté dans la journée, pour profiter des récentes chutes de neige. "Le ski hors piste n'est pas interdit, ce n'est pas une infraction", a relevé le procureur.

Les élèves voulaient explorer cette piste

Dix neuf élèves de première "option sport" du lycée Saint-Exupéry de Lyon étaient en stage ski aux Deux-Alpes pour la semaine, encadrés par trois professeurs d'EPS.

Le matin, une des élèves du groupe s'était blessée en chutant et a donc passé le reste de la journée à l'hôtel avec deux autres élèves fatigués et un des trois professeurs, celui qui était responsable de ce voyage scolaire, a rapporté le procureur. L'après-midi une professeure était repartie skier avec six des élèves, les moins forts, tout comme le dernier enseignant, lui avec le groupe victime de l'avalanche.

Élément troublant: selon le procureur, les élèves avaient manifesté le matin-même le désir d'aller sur cette fameuse piste noire fermée. Le professeur responsable de la sortie s'était alors clairement opposé à cette idée.

L'après-midi, "ils ont enjambé le filet" haut d'un mètre et long de cinquante et "sont allés skier sur la piste". "C'est en toute connaissance de cause que le groupe s'est engagé à cet endroit et sur cette piste fermée", a insisté M. Coquillat. S'y sont-ils engagés sur l'initiative des élèves? Celle du professeur?

"La station avait fermé cette piste, les gens l'empruntent c'est un fait". Maintenant, l'enquête devra déterminer qui est responsable et qui a déclenché l'avalanche, a fait valoir le magistrat.

Reportage Grégory Lespinasse et Didier Albrand
Intervenants: Didier Bobillier, directeur général de la station des Deux Alpes; Jean-Yves Coquillat, Procureur de la République de Grenoble

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