L'ADES, association démocratie écologie solidarité, proche de la municipalité EELV-PdG de Grenoble, a fait savoir qu'elle s'opposait à l'interdiction de la Marche pour le climat, normalement prévue ce dimanche 29 novembre.
Ce dimanche, jour d'ouverture de la Cop21, des milliers de personnes sont invitées à marcher dans les rues des villes du monde entier pour signifier aux négociateurs que la Conférence sur les changements climatiques doit absolument être un succès. Une pression, en quelque sorte, sur les dirigeants.
Mais en France, en raison de l'état d'urgence, les rassemblements ne sont pas autorisés. La préfecture de l'Isère a, par exemple, interdit la manifestation prévue au Jardin de Ville. Certains pensent braver l'interdiction. Sur son site internet, l'ADES, une association "Rouge et Verte" comme elle se définit, explique qu'elle n'est "pas d'accord avec cette décision qui empêche la libre expression des citoyens qui est un droit constitutionnel". Et d'insister sur le fait que "ce rassemblement ne trouble pas l'ordre public, ce sera un accompagnement du marché de Noël" qui, lui, est maintenu.
Cette action s'inscrit dans le cadre de la Marche Mondiale pour le Climat où les manifestants entendent, outre le défi climatique, inviter "à repenser nos modèles de production et de consommation afin qu'ils bénéficient au plus grand nombre, dans le présent et pour le futur".
"Une interdiction taillée sur mesure"
Les Écologistes de l’Isère disent aussi s'étonner d'une "interdiction, taillée sur mesure pour viser les mobilisations citoyennes pour le climat". Ces politiques s'interrogent, eux aussi, car "les marchés de Noël, eux aussi en extérieur, sont autorisés"."Ce deux poids deux mesures fait peser un doute sur les motivations réelles de l'interdiction. Les écologistes ne sont pas des terroristes! Comment ne pas y voir l'occasion d'interdire toute expression politique autre que les conférences officielles liées à la COP21?", se demande EELV.
La Coalition climat 21 proteste
La Coalition climat 21, qui regroupe 130 organisations, proteste contre des "abus manifestes" liés à l'état d'urgence et demande aux autorités d'y mettre fin immédiatement, à la veille de l'ouverture de la conférence sur le climat au Bourget."Nous, organisations de la société civile, (...) sommes convaincues que nous ne parviendrons pas à endiguer le réchauffement climatique en renonçant à nos libertés et à nos droits fondamentaux", écrit dans un communiqué la Coalition qui fédère syndicats et ONG, dont Greenpeace, la Fondation Nicolas-Hulot et le WWF.
Cette coalition travaillait depuis des mois à l'organisation d'une grande manifestation à Paris, désormais interdite, tout comme une quarantaine de marche prévues en France pendant tout le week-end.
Certains militants, qui ont proposé des "formes alternatives" de mobilisation comme des chaînes humaines, "ont été convoqués au poste de police", d'après la coalition.
"Nous affirmons donc notre solidarité avec toutes les personnes, militants du climat ou non, victimes de ces abus manifestes de la situation d'état d'urgence, et demandons au gouvernement et au Président de la République d'y mettre immédiatement un terme", ajoute le communiqué.