Le 15 septembre 2015, sept hommes perdaient la vie, emportés par une avalanche aux confins de l'Isère et des Hautes-Alpes. 4 mois plus tard, l'enquête est classée sans suite par le procureur de la République de Gap, Raphaël Balland, au motif de "l'extinction de l'action publique".
Dans un communiqué, le procureur explique qu'en raison du décès des chefs de chacune des trois cordées concernées par cette tragique avalanche, la procédure ne peut que s'éteindre. "La seule survivante, de nationalité allemande et qui était encordée avec son compagnon et un ami, a eu un rôle secondaire dans l'organisation et dans le déroulement de cette randonnée", justifie Raphaël Balland.
L'enquête du Peloton de Gendarmerie de Haute Montagne de Briançon a toutefois permis de retracer le film des événements:
- L'avalanche s'est déclenchée le 15 septembre 2015 à 11h48, alors que deux cordées composées des cinq alpinistes de nationalité allemande se trouvaient à l'aplomb du Pic Lory. L'avalanche les a emporté ainsi que la cordée des trois alpinistes de nationalité tchèque qui se trouvait en aval.
- L'avalanche faisait environ 400 mètres de large et 300 mètres de long et se situait entre 4.000 et 3.700 mètres d'altitude. Elle est partie d'une zone située entre l'aplomb du sommet de la Barre des Ecrins et la brèche Lory. Elle a balayé toute la partie haute de la voie normale empruntée par les alpinistes. La cassure, zone de départ de l'avalanche, mesurait entre 40 centimètres et 1 mètre de hauteur.
Les victimes de cet accident en portent l'entière responsabilité"
Les chutes de neige importantes entre le 12 et le 14 septembre 2015, accompagnées d'un vent fort en altitude, ont favorisé la formation de plaques à vent pouvant atteindre 1 mètre d'épaisseur au niveau de la cassure. "Ces conditions météo et nivologiques n'étaient pas propices à l'ascension d'un tel sommet", peut-on lire dans le communiqué du parquet. Météo France avait détaillé ces mauvaises conditions dans ses bulletins.
Selon les gendarmes du PGHM, cette avalanche s'est sûrement déclenchée à cause du surpoids engendré sur la plaque à vent par la présence des trois cordées. "Les victimes de cet accident en portent l'entière responsabilité, d'autant plus que deux des trois cordées avaient été mises en garde par le gardien du refuge des Ecrins où elles avaient dormi la nuit précédente, et de que de nombreux indices de surface pouvaient alerter sur les conditions dangereuses du moment (notamment présence de récentes coulées de neige traversées par les alpinistes)."