Le tribunal de commerce a "attribué" Ecopla, -fabricant de barquettes en aluminium-, au groupe italien Cuki Cofresco, un concurrent. L'offre de reprise par les salariés a donc été abandonnée. Ces derniers ont décidé d'écrire au ministre de l'Economie pour l'alerter. Et ils ne sont pas les seuls.
C'était un projet accompagné par l'Union Régionale des SCOP Rhône-Alpes, un projet qui motivait sérieusement 25 anciens salariés d'Ecopla qui envisageaient de devenir associés de cette Société Coopérative et Participative. Mais la reprise leur est passée sous le nez. Le tribunal de commerce de Grenoble a privilégié la promesse de Cuki qui a proposé 1,5 million d'euros, ce qui devrait permettre de financer le passif social, les dettes, et pour le groupe italien d'obtenir les machines et outils.
La gestion financière d'un dossier a été préférée à un avenir autogéré par les salariés de l'usine de Saint-Vincent-de-Mercuze. Ils ont donc décidé d'écrire à Emmanuel Macron. "Au nom des engagements du Président de la République et des vôtres pour le développement économique et la lutte contre le chômage, vous devez nous soutenir afin de ne pas laisser cette entreprise nous voler notre outil de travail", lancent-ils.
>>> La lettre des salariés d'Ecopla à E. Macron
Et les salariés-repreneurs dressent la liste des arguments en leur faveur:
"-les conditions sont réunies pour assurer la pérennité de notre projet en termes d'emplois et de rentabilité économique
-nos clients se sont engagés sur les commandes nécessaires à la relance de l'entreprise
-les salariés possèdent tous les savoir-faire et sont motivés à la reprise
-le plan de financement approuvé par 5 établissements financiers permet, après un tour de table global, de compter sur 2,3 millions d'euros
-nous bénéficions d'un vrai soutien des acteurs du développement économique de notre territoire et des élus."
Wauquiez prend aussi la plume
D'ailleurs, les salariés peuvent compter sur un élu "de taille". Laurent Wauquiez, président LR d'Auvergne-Rhône-Alpes, a lui aussi adressé une lettre au ministre de l'Economie, en date du 21 juin. Il insiste sur "la trentaine d'emplois directs potentiels à moyen terme" et dit regretter la décision de justice "qui va à l'encontre des intérêts économiques de notre pays". Et de conclure: "persuadé de l'intérêt que vous portez au "Made in France" (...) vous conviendrez que ce n'est pas toujours l'offre de vente la mieux-disante qui doit être choisie quand des intérêts supérieurs priment.">>> Lire la lettre de L. Wauquiez à E. Macron
Laurent Wauquiez qui demande carrément au ministre d'intervenir auprès du procureur de la République pour "qu'il soit fait appel" avant le 27 juin.
Le président de la Région a écrit une missive dans le même sens à Martine Pinville, la secrétaire d'Etat au Commerce et à l'Artisanat.
>>> Lire la lettre de L. Wauquiez à M. Pinville