Mardi 8 mars, c'est un point qui aurait pu passer inaperçu au sommet franco-italien de Venise, mais la mafia s'est invitée dans les débats! On a beaucoup insisté sur "la priorité" que représente la ligne ferroviaire Lyon-Turin... sans "infiltrations mafieuses".
Ce que François Hollande et Matteo Renzi ont signé à Venise, c'est un "Protocole additionnel sur le partage et l'indexation des coûts du projet, et la lutte contre les infiltrations mafieuses dans les contrats". La mafia apparaît donc en toutes lettres dans l'accord. Mais qu'est-il prévu pour éviter qu'elle se mêle au Lyon-Turin?
Dans un communiqué, Alain Vidalies, secrétaire d'Etat aux Transports, explique vouloir lutter "avec la plus grande fermeté contre la criminalité organisée et prévenir les risques d'infiltrations mafieuses dans le cadre de la passation et de l'exécution des contrats". Dans ce but, la Commission intergouvernementale a été mandatée pour préparer, au plus tard d'ici trois mois, un règlement des contrats qui s'inspirera "des dispositions les plus pertinentes en la matière, et notamment de celles prévues en droit italien", pour exclure les entreprise susceptibles d'être affectées par des pratiques mafieuses.
Il faut dire que les sommes en jeu sont énormes. Le coût total du projet est estimé à quelque 8,4 milliards d'euros. Il sera partagé par l'Union européenne, à hauteur de 40%, et par la France et l'Italie. La clé de répartition de ces 60% restants s'établira à 42,1% pour la France et 57,9% pour l'Italie.