Quatre Malgré-nous aux cérémonies du Débarquement : beaucoup d'émotion

Quatre Malgré-nous, ces Alsaciens et Mosellans incorporés de force dans la Wehrmacht, participeront pour la première fois aux cérémonies du 70e anniversaire du Débarquement allié, le 6 juin en Normandie. Une équipe de France 3 Alsace les accompagne.

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Armand Klein, comme Maurice Stotz, Daniel Fischer et René Gall assistent aujourd'hui vendredi 6 juin aux cérémonies de commémoration du 70e anniversaire du débarquement en Normandie. C'est grâce à l'action conjuguée d'associations que cette visite, hautement symbolique, a pu être rendue possible.

  • Quelque 28.000 personnes, dont 20.000 de Basse-Normandie, et 1.800 anciens combattants ont été spécialement invités aux différentes cérémonies, dont la principale, prévue le aujourd'hui vendredi 6 juin dans l'après-midi, sur la plage de Ouistreham.

Episode 1 : rencontre avec Armand Klein


Episode 2 : les Malgré-nous sont arrivés en Normandie


Le reportage de J-F. Dolisi - N. Meyer - A. Ahmed. Interviews : Maurice Stotz, ancien incorporé de force - Daniel Fischer, ancien incorporé de force - Jean Bezard, SNISAM (Solidarité avec les incorporés alsaciens)


Episode 3 : beaucoup d'émotion lors des retrouvailles

Episode 4 : la visite des lieux de mémoire

Le reportage de J-F. Dolisi - N. Meyer - A. Ahmed. Interviews : Jean Bezard, SNIFAM (Solidarité normande avec les incorporés de force) - Daniel Fischer, ex-incorporé de force - Maurice Stotz, ex-incorporé de force

Episode 5 : le jour J, la grande cérémonie...

Un reportage de Jean-François Dolisi, Nicolas Meyer et Amin Ahmed



"C'est la première fois. Nous avions déjà entamé des démarches à l'occasion du soixantième anniversaire, mais notre présence n'avait à l'époque pas été souhaitée", a précisé  Nicole Bruder, présidente déléguée de l'association des évadés et incorporés de force (ADEIF). Ce sont les recherches menées par d'anciens infirmiers et le travail des associations normandes et alsaciennes qui ont rendu possible cette invitation hautement symbolique, aux côtés de près de 1.800 anciens combattants invités aux différentes cérémonies.

Armand Klein, Maurice Stotz, Daniel Fischer et René Gall représenteront ainsi pour la première fois les Malgré-nous en Normandie. La fin de la guerre approchant, "beaucoup d'entre eux ont déserté et ont pu se cacher chez des fermiers qui les ont parfois aidés à s'enfuir avec l'aide des réseaux de la résistance", raconte Mme Bruder.

130.000 Alsaciens et Mosellans incorporés de force de 1942 à 1945


L'incorporation de force dans l'armée nazie de quelque 130.000 Alsaciens et Mosellans, de 1942 à 1945, a constitué pour toute une génération de Malgré-nous un traumatisme dont les traces se font encore sentir dans les régions concernées. Contraints de porter l'uniforme ennemi sous peine de représailles contre leur famille, les incorporés de force furent très majoritairement affectés dans des unités combattantes allemandes sur le front russe. Nombre d'entre eux y furent faits prisonniers ou désertèrent, croyant pouvoir rejoindre la France Libre. Les associations de survivants se sont battues pendant des années pour faire reconnaître par les autorités que cette incorporation de force avait constitué un crime de guerre. Lors d'une visite à Oradour-sur-Glane en 2013, le président allemand, Joachim Gauck, a brièvement évoqué leur sort, sans aller jusqu'à formuler cette reconnaissance.

En octobre dernier, la Cour de cassation avait annulé la condamnation de Robert Hébras, un survivant d'Oradour qui avait émis un doute sur le caractère forcé de l'enrôlement d'Alsaciens ayant pris part aux côtés de SS allemands en 1944 au massacre de 642 civils dans cette ville martyre. Mais, selon Mme Bruder, elle-même fille de Malgré-nous, ce débat aura probablement contribué à "mieux comprendre leur sort".
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