Le Bureau d'enquêtes sur les accidents de transport terrestre (BEA-TT) a confirmé lundi que la "vitesse très excessive" de la rame d'essai d'un TGV, dont l'accident en novembre en Alsace a fait 11 morts et 42 blessés, était la "cause unique" du déraillement.
Le Bureau d'enquêtes sur les accidents de transport terrestre (BEA-TT) a confirmé lundi que la "vitesse très excessive" de la rame d'essai d'un TGV, dont l'accident en novembre en Alsace a fait 11 morts et 42 blessés, était la "cause unique" du déraillement.
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©France 3 Alsace
L'enquête technique confirme que le train circulait à 265 km/h à l'entrée de la courbe située en amont de l'accident pour une vitesse prévue de 176 km/h. La rame circulait encore à "243 km/h au point de déraillement situé 200 m plus loin", précise cette note versée à l'enquête technique actuellement en cours. Selon le BEA-TT, l'exploitation des données de l'enregistreur embarqué dans la rame permet "d'affirmer que l'excès de vitesse constaté était dû uniquement à un déclenchement du freinage trop tardif d'environ 12 secondes", estime ce rapport.
Le bureau d'enquêtes souligne que les causes de ce déclenchement tardif du freinage apparaissent "multiples" et ne sont "pas encore complètement établies". Mais à ce stade, les éléments "ne permettent pas a priori de remettre en cause le sérieux" du personnel en charge de l'exécution des essais "ni de mettre en évidence que la présence d'invités à bord de la rame (...) ait pu jouer un rôle significatif dans l'accident", relève le BEA-TT.
Le 14 novembre dernier, un TGV d'essai qui effectuait des tests en Alsace a déraillé et est tombé dans un canal, faisant 11 morts et 42 blessés, dont certains très grièvement, parmi les 53 personnes qui se trouvaient à bord. Les premières conclusions de l'enquête conduite par la SNCF ont montré que le train avait freiné trop tard en abordant la portion de raccordement entre la ligne à grande vitesse et la ligne classique.
Extrait du rapport
Le BEA-TT a effectué un calcul tenant compte de la vitesse du train, du rayon de la courbe, du devers et de la position du centre de gravité des véhicules. Ce calcul a montré que la vitesse de renversement de ce type de matériel roulant dans cette courbe était d’environ 235 km/h. Ce résultat permet d’affirmer que la vitesse très excessive de la rame d’essai est la cause unique de son déraillement.Les éléments recueillis par le BEATT à ce stade de l’enquête ne permettent pas a priori de remettre en cause le sérieux des personnes en charge de l’exécution des essais, ni de mettre en évidence que la présence d’invités à bord de la rame dont deux en cabine, ait pu jouer un rôle significatif dans la survenue de l’événement. La poursuite des investigations devra permettre de conclure sur ces aspects. En revanche, le BEATT s’interroge sur les conditions de réalisation de ce type d’essais en survitesse notamment quant au niveau de performance à atteindre, la conception du programme qui en découle et les modalités de sa mise en oeuvre.
Le BEA-TT invite l’Établissement public de sécurité ferroviaire (EPSF) et la SNCF à s’interroger dès maintenant sur les règles d’homologation des lignes nouvelles, sur la nécessité d’un « balayage » exhaustif en survitesse et notamment, sur les modalités de traitement des points singuliers et des zones de transitions de vitesse.