Ces techniques jouent un rôle toujours plus important dans la prise en charge et le suivi de la plupart des pathologies. L'imagerie interventionnelle médicale, assure, depuis de nombreuses années le développement de nouvelles thérapies peu invasives guidées par l’image.
Invité plateau : Pr Nicolas GRENIER, chef du service d'Imagerie diagnostique et interventionnelle de l'adulte, groupe hospitalier Pellegrin – Pôle imagerie médicale CHU de Bordeaux
Date de diffusion : Lundi 6 janvier 2014 à 12H
Des actes de radiologie interventionnelle toujours plus diversifiés
Ces techniques qui se substituent à des traitements plus lourds et plus invasifs permettent de compléter un arsenal thérapeutique au plus grand bénéfice des patients induisant une moindre morbidité et moins de séquelles.Pour que ces activités se déploient dans les meilleures conditions possibles, le service a bénéficié d’une collaboration étroite avec les anesthésistes et de la mise à disposition d’un bloc opératoire au sein du service ; par ailleurs, il a dû imposer la mise en place d’une permanence médicale spécialisée 24h/24 et 7j/7.
Le service de radiologie diagnostique et thérapeutique de l’adulte, comme son nom l’indique, propose une expertise dans les domaines du diagnostic en pathologie urogénitale, vasculaire et ostéoarticulaire et, dans chacun de ces domaines, une prise en charge thérapeutique par des techniques innovantes de radiologie interventionnelle.
Parmi les très nombreuses techniques qui ont été, et qui sont progressivement développées et proposées, les plus pratiquées dans le service du CHU sont :
Les embolisations, qui consistent à occlure des artères par voie endovasculaire à l’aide de particules, de colles biologiques ou de spires métalliques. Ces gestes s’appliquent à de très nombreuses situations, et en particulier à tous les syndromes hémorragiques :
- Les hémorragies post-traumatiques (traumatisme du foie, de la rate, des reins…), post-opératoires, post-radiothérapiques, qui évitent des chirurgies parfois lourdes et à risque
- Les hémorragies après accouchement (hémorragie de la délivrance), qui bénéficient aujourd’hui d’une prise en charge pluridisciplinaire, organisée à l’échelon régional, et visant à faire stopper le saignement par embolisation pour éviter l’hystérectomie d’hémostase
- Mais certaines tumeurs bénignes, comme les angiomyolipomes du rein, sont maintenant traitées par embolisation en première intention, de même que au traitement de certaines maladies kystiques à visée de réduction d’organe (reins ou les foies polykystiques).
Les gestes de thermothérapie, traitement qui consiste à détruire des tissus par le froid (par cryothérapie) ou par la chaleur (par radiofréquences, laser ou micro-ondes) sont en pleine expansion, et en particulier en oncologie : ces traitements sont aujourd’hui une alternative reconnue à la chirurgie, dans des cas bien sélectionnés.
- Chaque semaine au CHU de Bordeaux, un à deux patients porteurs de tumeur du rein par ces techniques, dès lors que la tumeur n’est pas trop grosse et que la chirurgie, qui demeure le traitement de référence, est considérée comme à risque.
- Sur le plan ostéoarticulaire, certaines tumeurs osseuses bénignes comme les ostéomes ostéoïdes, bénéficient aujourd’hui de ces thermothérapies en première intention (en particulier par laser) en remplacement de la chirurgie. La faisabilité de la thermothérapie sur d’autres types de tumeurs, notamment des parties molles, est en cours d’évaluation.
- Il est très probable que le cancer de la prostate pourra bénéficier dans un avenir proche, de ce type de traitement focal, stratégie que nous développons en pleine collaboration avec nos collègues urologues.
Le traitement des hernies discales par voie percutanée, qui fait partie des techniques les plus récemment développées et parmi les plus originales. Elle consiste à détruire par fragmentation percutanée guidée par scanner, certaines hernies discales responsables de sciatique. Ce geste qui constitue une alternative à la chirurgie et a l’avantage d’être très peu invasif et d’une grande efficacité chez les patients correctement sélectionnés.
Pour assurer la plus grande cohérence dans les choix proposés aux patients, la plupart des indications de ces traitements fait l’objet de consensus après discussion au sein de réunions de concertation pluridisciplinaire associant radiologues et chirurgiens, et, selon les cas oncologues ou médecins des spécialités concernées.
Pr N. Grenier – Pr O. Hauger