Le Tribunal de commerce de Nanterre a autorisé le plan de sauvegarde de l'emploi pour Ascométal au Cheylas (Isère). Les salariés vont être licenciés mais le groupe d'aciers spéciaux promet que six sociétés doivent reprendre le site.
Depuis les déboires économiques d'Ascométal, c'est le tribunal de Nanterre qui est chargé de suivre le dossier. Ascométal emploie près de 1.800 personnes en France et produit plus de 550.000 tonnes d'aciers spéciaux par an. Le groupe a été repris voilà 13 mois par Frank Supplisson et le tribunal a donc été sollicité pour une demande de modification du plan de cession, afin d'engager "la réindustrialisation" du site du Cheylas. Le feu vert a été donné ce mercredi 17 juin.
Actuellement spécialisé dans le parachèvement d'aciers pour ressorts pour l'automobile, le projet isérois "devrait créer autant d'emplois qu'il en supprimera", a promis M. Supplisson qui envisage l'avenir du site avec six entités différentes.
En attendant, les 77 personnes qui travaillent au Cheylas doivent être licenciées fin juillet, et l'optimisme n'est pas de rigueur. "Toutes ces implantations d'entreprises se feront, au mieux, fin 2015 et pour la plus grande partie fin 2016 voire au début de l'année 2017", explique Alain Suarez, délégue syndical CGT, "rappelons aussi que ces projets sont tous conditionnés à la dépollution du site, qui va payer?, certainement pas Ascométal."
Autre problème, si les créateurs d'activités emploient le même nombre de personnes, rien ne dit qu'ils vont favoriser l'embauche des ex d'Ascométal. La loi ne les oblige pas.
Un site à l'arrêt depuis le 8 mai
"C'est quand même étonnant d'entendre le repreneur assurer tenir ses engagements, -aucune fermeture pendant 7 ans et pas de licenciements pendant 24 mois-, nous sommes la preuve que ce n'est pas vrai", commente encore le syndicaliste.Depuis le 8 mai, la production sur le site du Cheylas est arrêtée. Les salariés sont chez eux en dispense d'activités. "Ce sont des salariés qui vont bénéficier d'un plan social bien moins avantageux que les plans passés", ajoute Alain Suarez, "c'est un accord low cost avec une aide de seulement 5.000 euros pour la création d'une entreprise et une prime extra légal de 17.000 euros. En 2014, lors du redressement judiciaire, les salariés sur le départ avaient pu toucher 10.000 euros s'ils pensaient monter une entreprise et 20.000 euros au titre de la prime extra légal."