Blocage du site d'Ascometal au Cheylas, en Isère

Les salariés d'Ascometal du Cheylas, en Isère, ont voté la grève illimitée et le blocage du site pour ce vendredi 13 mars. La direction "n'assume pas ses engagements", selon eux. Pour symboliser "la mort annoncée" de leur usine, ils ont planté des croix rouges aux abords. 

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Pour les salariés, les engagements de Frank Supplisson, repreneur du groupe fin juin 2014, ne sont pas tenus. Le repreneur avait promis de procéder à aucun licenciement pendant deux ans et à aucune fermeture d'usine dans les sept ans. Finalement, l'activité de fabrication de ressorts semble compromise et les lettres de licenciement pourraient bien tomber d'ici à juillet. 

"Aujourd'hui, la direction n'assume pas ses engagements ni en termes d'emplois, ni dans les mesures sociales du plan de licenciement", explique un délégué syndical, Alain Suarez, qui accuse Supplison "de mensonges" à répétition lorsqu'il parle "d'un plan de réindustrialisation pour le site du Cheylas avec 78 postes à la clef. Ce n'est réel que dans son esprit, rien n'est signé et ça ne se fera pas avant fin 2015."

Reportage Grégory Lespinasse et Didier Albrand

Intervenant : Alain Gadille, délégué du personnel CGT

Pour symboliser leur colère et leur inquiétude, les grévistes ont transformé l'entrée du site isérois en cimetière, avec un champ de croix. 


Un délégué syndical explique: "la direction ne veut pas payer la casse social, ni la dépollution du site, et veut vendre les centrales hydroélectriques qui font partie du patrimoine de la maison."

Pourtant, Frank Supplisson expliquait récemment: "Notre offre de reprise des actifs d'Ascometal était la seule, parmi les 14 offres présentées en 2014, à reprendre le site du Cheylas, avec un engagement de le réindustrialiser. C'est ce que nous faisons, avec de nouvelles activités porteuses d'avenir." Aujourd'hui, l'homme est pris pour cible.


Lors d'un CCE qui a eu lieu à Paris ce vendredi, une petite rallonge aurait été consentie pour les personnes licenciées. Même si la direction parle toujours de réindustrialisation, elle évoque bien désormais des licenciements.

Les salariés qui souhaiteraient partir pour créer une entreprise toucheraient 5.000 euros. Quant aux primes supra-légales, elles ne concerneraient que les + de 50 ans. 1.000 euros pour les personnes licenciées à 50 ans et 2.000 pour les + de 55 ans. "C'est vraiment léger", commente un ouvrier, "surtout quand on pense que lors du dernier Plan de Sauvegarde de l'Entreprise, qui s'est terminé en décembre, certains sont partis avec 40.000 euros de primes et entre 10 et 20.000 euros pour créer une nouvelle activité." 

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