Une Japonaise de 19 ans a déjà gravi les "sept sommets" et atteint le le pôle sud. Son nouvel objectif est de se lancer à l'assaut du pôle nord. Elle serait alors la plus jeune personne au monde à avoir réussi l'exploit de rejoindre les "sept sommets" et les deux pôles.
Marin Minamiya n’a même pas 20 ans mais a déjà conquis les "sept sommets", c’est-à-dire les points culminants des sept continents. En un an et demi, de janvier 2015 à juillet 2016, la jeune Japonaise est montée au sommet de l'Aconcagua (Amérique du Sud), du Kilimandjaro (Afrique), du massif Vinson (Antarctique), du mont Kosciuszko (Australie), de l'Elbrouz (Europe), de l'Everest (Asie) et du Denali (Amérique du Nord). Alors qu'elle se trouvait en Antarctique, elle a atteint le pôle sud.
Le nouveau défi de cette jeune femme hors du commun: la conquête du pôle nord. Cet exploit la ferait devenir la plus jeune personne au monde à avoir gravi les "sept sommets" et les deux pôles.
Pourtant, rien ne prédestinait cette coquette brune à devenir alpiniste: un père dans le commerce international, une enfance passée en Asie (Malaisie, Shanghai et Hong- Kong) loin de l'univers de la montagne.
C’est à l’âge de 13 ans, au cours d’une excursion scolaire que sa passion s’est révélée. Alors que l'adolescente passait le plus clair de son temps derrière un écran, cette sortie en pleine nature a eu sur elle l'effet d'un électrochoc : "C'était tellement rafraîchissant, c'était tellement nouveau. On communiquait entre nous dans la vraie vie, en utilisant une carte analogique et des boussoles. Je me suis dit: ‘Mon dieu, je ne savais pas qu'il y avait autant de beauté dans le monde’".
Après ce déclic, cette sportive, qui pratiquait déjà natation, équitation ou encore volley-ball, a enchaîné les voyages au Népal et au Tibet, se hissant à des sommets de 6 000 mètres, avant de se lancer à la conquête de l'Everest (8 848 m).
"Dépasser ses limites, combattre ses faiblesses"
Marin Minamiya, qui fêtera ses 20 ans le 20 décembre, aime dans l'alpinisme le fait de "dépasser ses limites, combattre ses faiblesses", un sentiment proche de la "méditation". "Chaque montagne m'a appris une nouvelle leçon et m'a rendue plus forte", confie-t-elle, appelant d'autres jeunes à suivre son exemple. "À plusieurs reprises des adultes sont venus me voir pour me dissuader, mais peu m'importait, j'étais trop déterminée".
Son expérience la plus éprouvante? Le mont Elbrouz (5 642 m) en Russie. "Pourtant c'est censé être le plus facile. Mais c'était en plein hiver, les conditions météo étaient effroyables. J'ai dû attendre le dernier jour pour pouvoir monter, j'ai commencé l'ascension à minuit, je suis arrivée au sommet à 9 heures du matin", avant de dévaler à toute vitesse pour "attraper mon avion" en fin de journée. "Deux jours plus tard, j'étais prête à m'attaquer à l'Everest".
Et maintenant ? Va-t-elle poursuivre dans cette voie? "Je fais de l'alpinisme pour le plaisir, c'était un projet de jeunesse, désormais j'ai d'autres envies comme par exemple faire le tour du monde à la voile", dit la jeune fille qui pourtant assure que non, elle n'est pas une "aventurière".