20 ans requis contre "le commanditaire" du meurtre de la prison de Varces

Une peine "d'au moins 20 ans de réclusion" a été requise, mercredi 30 janvier, devant les assises du Rhône à l'encontre du commanditaire présumé du meurtre d'un détenu par un sniper à la prison de Varces (Isère) en 2008.

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"L'assassinat de Sghaïr Lamiri, c'est l'oeuvre de Mourad B." a affirmé l'avocat général, Jean-Paul Gandolière, après dix jours de débats. L'accusé de 27 ans, affichant souvent un sourire en coin, n'a cette fois pas réagi.

Marcel Egea, le tireur qu'il aurait embauché pour abattre le détenu depuis une colline avoisinante, s'est suicidé à 61 ans au matin de son procès en avril 2012.

Ce 28 septembre 2008 à la maison d'arrêt de Varces, c'était la première fois en Europe qu'un détenu était exécuté depuis l'extérieur, a rappelé l'avocat général, en estimant que l'on avait atteint là "un paroxysme dans l'escalade de la guerre des gangs" grenoblois, qui avait débuté sur fond de trafic de stupéfiants.   

La "Spirale de la vengeance" 

Selon le magistrat, l'accusé principal, Mourad B., "est rentré dans cette spirale de la vengeance" après avoir été pris dans un guet-apens près de Grenoble en avril 2007, dont il avait réchappé mais où un ami était mort.

Pour en arriver à commanditer un tel crime dans l'enceinte d'une prison, "qui relève plus du cinéma, de la fiction que de la réalité, il faut qu'il n'y ait plus aucune limite", a relevé le magistrat, évoquant "une affaire totalement inhabituelle". Un autre détenu avait été grièvement blessé à cette occasion. Cependant, pour réaliser l'opération, "il n'y a pas eu besoin d'être à la tête d'une organisation criminelle internationale", la configuration des lieux la facilitant "grandement", avec l'aide d'"un bon tireur", selon lui.

Une instruction basée sur des écoutes téléphoniques

Marcel Egea, connu depuis quelques temps par le commanditaire présumé, est apparu comme "l'exécutant idéal", étant sans famille, désargenté et solitaire. Le dossier a fait apparaître qu'il aurait dû toucher 20 à 30.000 euros ainsi qu'un camping-car. Son arrestation 15 minutes après les tirs, qui a ensuite permis de faire le lien avec Mourad B., est due à une simple patrouille de gendarmerie qui avait repéré sa moto volée.

Celui suspecté d'être le sniper n'a cependant jamais reconnu les faits et n'a dénoncé personne. L'instruction s'est basée sur des écoutes téléphoniques, des parloirs enregistrés et des filatures principalement.

L'avocat général a balayé les doutes apparus sur l'implication de Mourad B., le jeune homme ayant soutenu notamment avoir fait remettre vêtements Lacoste, argent et résine de cannabis en simple soutien à Egea lors de sa détention. Mais, d'après le représentant du parquet, les parloirs où est désigné le "gamin" qui doit "payer" sont "accablants".

Des intermédiaires également dans le box des accusés

A l'encontre de deux amis d'Egea, accusés de lui avoir remis le produit du crime, M. Gandolière a requis des peines de 3 et 5 ans de prison avec sursis. "Leur image d'honnêtes artisans s'est passablement écornée au fil des débats", a-t-il jugé, rappelant qu'ils se "délectaient" lors de parloirs du meurtre de Lamiri, qualifié de "gibier".

Mercredi matin, ces deux hommes de 52 ans avaient encore martelé avoir agi "par amitié pour Marcel" et s'être retrouvés "embrigadés dans cette affaire". Me Ronald Gallo, avocat de la famille Lamiri, a pour sa part remarqué "l'absence de considération" pour la victime et réclamé "justice".

Les trois accusés encourent la perpétuité. Les avocats de Mourad B. doivent plaider jeudi.
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