Les guides de haute montagne de Chamonix emportés dimanche par une avalanche au Népal dans l'ascension du huitième plus haut sommet du monde étaient des Himalayistes expérimentés, connaissant les risques inhérents à la montagne.
Les guides de haute montagne de Chamonix emportés dimanche par une avalanche au Népal étaient des professionnels aguerris connaissant parfaitement l'Himaklay et ses dangers. "Pour gravir ce genre de sommet, il faut forcément avoir une très bonne préparation", confirme le président de la compagnie des guides de Chamonix, Eric Favret.
Les trois guides indépendants, qui exerçaient dans la vallée de Chamonix, ont été emportés dimanche par une avalanche sur le Mont Manaslu (8.163 m d'altitude) alors qu'ils se trouvaient sur un camp à 6.800 mètres d'altitude. Deux ont été retrouvés morts, Fabrice Priez et Ludovic Challeat, qui faisaient partie d'une première expédition. Rémy Lécluse, qui appartenait avec deux autres alpinistes à une seconde expédition, était lundi toujours porté disparu.
Directeur technique de l'Union nationale des centres sportifs de plein air (UCPA) de Chamonix, Fabrice Priez, 45 ans, avait déjà participé à plusieurs expéditions,dont le Cho Oyu (6e plus haut sommet du monde) et le Broad Peak (12e plus haut sommet du monde), ajoute le directeur de l'UCPA, Jean-Philippe Lacoste. Guide et moniteur de ski, il était formateur au sein de l'Ecole nationale de ski et d'alpinisme de Chamonix (l'Ensa, seule école en France à dispenser le diplôme de guide de haute montagne) et avait participé au jury des aspirants guides, rapporte M. Lacoste."Il était reconnu dans la profession et apprécié des jeunes auxquels il apprenait la gestion du risque", souligne le directeur."C'était quelqu'un de très réfléchi, posé", raconte le directeur, qui le côtoyait depuis une quinzaine d'années.
Père d'une fillette de deux ans, Fabrice Priez, qui venait de se marier, encadrait cette expédition sur son temps libre afin de "prêter main forte" à Ludovic Challeat, organisateur de l'expédition, selon M. Lacoste.Guide chevronné, à la tête d'une agence de voyage spécialisée dans les expéditionsdifficiles, le quadragénaire, ancien ingénieur informaticien, avait signé en 2011 la 3e ascension française sans oxygène du Kangchenjunga (8.586 m) au Népal. "C'était une personne qui était connue pour son sens aigu de l'organisation et sa capacité d'organiser des expéditions en Himalaya puisqu'il avait déjà réalisé neuf sommets de plus de 8.000 mètres, c'était donc quelqu'un de très expérimenté", a souligné le président de la compagnie des guides de Chamonix, Eric Favret.
Sans doute le plus reconnu de tous, Rémy Lécluse, 48 ans, était un guide lui aussi très respecté par ses pairs et l'un des meilleurs experts au monde du ski sur pente raide. Il avait ouvert de nombreuses voies dans les Alpes, les Andes ou l'Himalaya. Sa première descente en ski extrême, Rémy Lécluse l'avait réalisée il y a 30 ans:
il s'agissait de l'Aiguille Verte (4.121 mètres) dans le Massif du Mont-Blanc. Depuis, ce skieur hors pair avait enchaîné plus de 500 descentes sur les pentes les plus raides du monde, réalisant 64 premières dans les Alpes, les Andes, mais aussi en Norvège, au Népal et en Inde.