Ascométal : 100.000 euros d'indemnités, est-ce réaliste ?

Au Cheylas, en Isère, les salariés d'Ascométal réclament 100.000 euros d'indemnités de licenciement. Comparée aux sommes obtenues dans d'autres conflits sociaux, cette revendication est élevée, mais réaliste.

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Dans l'usine du Cheylas, les 235 salariés sont toujours mobilisés. Aujourd'hui, le personnel est déterminé à se battre, pas tant pour sauver les emplois, c'est trop tard, mais pour obtenir une rétribution à la hauteur des années passées dans l'usine. 

"Au bout de 40 ans, être largués comme des chiens c'est pas normal !", lache une employée. "Il y a beaucoup de souffrances, les gens veulent partir avec de l'argent"renchérit une de ses collègues.

La majorité des salariés ont entre 15 et 20 ans d'ancienneté et sont peu qualifiés. Pour eux, un licenciement risque d'entraîner un chômage de longue durée. Alors, les représentants syndicaux réclament une prime extra-légale de 100.000 euros. La semaine dernière, la direction offraient 20.000 euros par salarié, aujourd'hui l'offre grimpe à 35.000. D'après la CGT, 90% des grévistes ont refusé la somme et restent mobilisés.

 

Injustice dans les montants des primes

En matière d'indemnités de licenciement, une grande injustice règne selon les professions, et selon les négociations lors de conflits sociaux. Souvenons-nous, entre mars et avril 2009, sur le site de Caterpillar à Grenoble, le mouvement social s'était cristallisé autour de ces primes. Le directeur des ressources humaines de Caterpillar France et trois autres cadres dirigeants avaient été retenus près de 24 heures par les salariés. Une semaine après, l'enveloppe du plan social passait de 48,5 à 50 millions d'euros. En moyenne, 80.000 euros par licencié (prime légale et extra légale cumulées).

Toujours en 2009, mais en Bretagne cette fois, les salariés de l'usine Chaffoteaux de Ploufragan avaient multiplié les actions spectaculaires. Après avoir expulsé le directeur de l'usine, ils réclamaient une indemnité de 100.000 euros. Le conflit s'est terminé quand le groupe Ariston a accordé des primes de départ comprises entre 50.000 à 90.000 euros.


Des sommes dérisoires comparées aux "parachutes dorés" 

La stratégie habituelle des négociations consistant à demander beaucoup pour obtenir la somme souhaitée semble donc payer. Si les montants semblent importants, ils apparaissent bien dérisoires comparés aux primes de départ de certains dirigeants de société du CAC 40. En 2002, Jean-Marie Messier avait touché 20.5 millions d'euros de la part de Vivendi-Universal. Plus récemment, Jean Azéma, le président de Groupama, avait touché un parachute doré de 2.94 millions d'euros, en 2011.




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