A l'issue des gardes à vue qui ont pris fin ce mercredi 3 octobre, huit suspects sur douze ont été déférés au Tribunal de Grenoble. Ils sont mis en examen pour "assassinat" dans le cadre de l'affaire de la rixe d'Echirolles.
Les gardes à vue ont pris fin cet après-midi à 16h30. Les suspects entendus dans le cadre de l'affaire de la rixe d'Echirolles ont quitté l'Hôtel de Police de Grenoble dans les fourgonettes des forces de l'ordre, certaines pour être déférées au Tribunal.
C'est une nouvelle page judiciaire qui s'ouvre à présent dans l'affaire de la rixe d'Echirolles. Tout à l'heure à 16h30, de nombreuses caméras et tout autant de badauds attendaient devant le commissariat de Grenoble. Pour certains, des voisins de Kévin et Sofiane. Telle cette jeune fille qui déplore : "avant on sortait sans problème dans le quartier. Maintenant il y a des affrontements entre les bandes, comme entre Echirolles et La Villeneuve". Et d'ajouter :"quand tu arrives à la Villeneuve, il y a des dizaine de personnes qui te regardent de travers".
Deux nouvelles personnes étaient entendues hier et ce matin. Ce 3 octobre à 8h30, l'un des trois fuyards considérés comme très violents s'est présenté à l'Hôtel de police de Grenoble et s'est constitué prisonnier. Les deux autres sont toujours en fuite.
Un autre jeune homme, âgé de 17 ans, qui ne fait pas partie des fugitifs, et ne faisait pas l'objet d'un mandat de recherche, s'est également rendu spontanément, accompagné de son oncle, le 2 octobre, au commissariat de Cachan (dans le Val-de-Marne). Il est susceptible de s'être trouvé sur les lieux de la bagarre.
Il aurait quitté Grenoble précipitamment pour se réfugier chez son oncle, en région parisienne. C'est ce dernier, qui, prenant conscience de la violence des faits, l'a conduit dans un service de police de la région. Des policiers sont allés le chercher dans la nuit pour le conduire à Grenoble, où il a été placé en garde à vue.
Douze personnes étaient jusqu'alors en garde à vue
Par ailleurs, deux des personnes interpellées mardi matin ont été relâchées dans la soirée. "Nous avions des éléments matériels qui prouvaient qu'ils n'étaient pas là (lors du drame) et il n'y avait pas de nécessité de les maintenir en garde à vue", a expliqué le procureur.Douze personnes étaient donc en garde à vue jusqu'à cet après-midi. Parmi elles, figurent deux frères militaires de 19 et 20 ans, et leur mère, a indiqué le magistrat. Selon lui, seront déférés dans l'après-midi "ceux contre qui on a des charges suffisantes".
Le rôle central des militaires
Les deux frères semblent avoir joué un rôle central, avait-il indiqué mardi lors d'une conférence de presse. Ils "sont à l'origine de la bagarre" mais ils "ont dit qu'ils réservaient leurs explications au juge", a-t-il dit."La mère interpellée a un rôle au début de l'affaire, mais elle n'a pas participé" à la rixe, a-t-il précisé mercredi matin. "Il nous reste deux +objectifs+ dans la nature, qui sont recherchés activement", une source proche de l'enquête.
"Ces personnes, déjà condamnées pour des faits de grande violence, sont inscrites au fichier des personnes recherchées et vont faire l'objet d'une diffusion nationale urgente avec leurs photos dans tous les commissariats et gendarmeries de France", a-t-elle précisé. "Une enquête de longue haleine se profile pour déterminer le rôle de chacun", a-t-elle ajouté.
Aucun des gardés à vue n'a reconnu les faits
Lors de cette rixe mortelle, avec usage de couteaux, manches de pioche, bâtons ou encore marteaux selon le parquet, Kevin, étudiant, et Sofiane, éducateur, âgés de 21 ans, ont reçu plusieurs coups de couteau, "sept à huit" pour Kevin, et "une trentaine" pour son ami Sofiane. "Il faut déterminer qui a fait quoi. Aucun des gardés à vue n'a reconnu les faits", avait déclaré mardi le procureur.Une marche blanche "à la mémoire de Kevin et Sofiane" a rassemblé mardi après-midi près de 10.000 personnes. Les obsèques des deux victimes devaient se dérouler mercredi à 14H00 à la mosquée d'Echirolles.
"Il faut déterminer qui a fait quoi. Aucun des gardés à vue n'a reconnu les faits", a déclaré mardi le procureur de la République Jean-Yves Coquillat, lors d'une conférence de presse à Grenoble.