Pièce maîtresse de la vente aux enchères dédiée au sport qui s'est déroulée jeudi 11 octobre à Paris, cette torche des JO de Grenoble de 1968 a été achetée par un anonyme, par téléphone.
Pièce maîtresse de la vente aux enchères organisée par la maison auvergnate Ivoire Clermont, elle était mise à prix à 40.000 euros. Elle a été vendue 190.000, les taxes en plus.
Un montant qui parait exorbitant. Or, si la torche de Grenoble s'est envolée à Paris, cela tient surtout à sa rareté. Et chacun sait que ce qui est rare... est cher. Façonné en 1967 par un artisan ferronnier parisien, sur commande du Cojo (Comité d'organisation des jeux olympiques), cette torche en tôle cuivrée à la romaine a été créée à trente trois exemplaires seulement, et il en reste très peu dans le monde.
Cette torche au profil antique - et ses semblables - a brillé ardemment lors des Jeux Olympiques de Grenoble. En 1968, elle a embrasé les rues d'une petite ville de province, la proclamant capitale des Alpes.
Un âge d'or, celui du ski et des sports d'hiver, voilà ce qu'évoquent ces jeux d'hiver… et des grands noms : Jean-Claude Killy, Alain Calmat, Daniel Robin, mais aussi une ère politique, celle de De Gaulle. Toute une époque !, selon la formule consacrée.
Une vente aux enchères dédiée au sport et à l'olympisme
Les 300 lots mis en vente de cette sélection offraient un riche panorama de l'histoire du sport, des souvenirs parfois très coûteux. Pour cette édition, les pièces étaient surtout issues des Jeux Olympiques et du Tour de France.
En tout, sept torches ont été vendues :
- celle des jeux d'été de Berlin en 1936 (la toute première) en acier fondu désignée par Krupp, vendue 4.560 euros
- celle des Jeux d'hiver de Turin en 2006, vendue 600 euros
- deux torches de Londres en 1948, vendue 5.760 et 6.240 euros
- celle de Melbourne en 1956, vendue 7.200 euros
- celle d'Innsbruck en 1976, vendue 10.560 euros
- celle de Barcelone en 1992, vendue 3.840 euros
Egalement mis en vente, des bages, des affiches officielles, des livres, un dossard... et une carte postale de Bachat-Bouloud, la camp d'entraînement de l'Equipe de France, signée par tous les champions français, Jean-Claude Killy, Guy Périllat, Marielle Goitchel...
La torche des JO de Grenoble s'est, sans nul doute, démarquée des autres pour cette vente. Elle n'aura pas, toutefois, fait mieux que celle d'Helsinki, qui s'était vendue à 348.000 euros l'an passé, lors de la vente aux enchères dédiée au objets olympiques. Celle-ci avait attiré des collectionneurs du monde entier, des Brésiliens, des Ukrainiens, des Suédois. Confirmant qu'il y a un réel marché des objets de souvenirs sportifs.
D'autres objets exitent la curiosité des collectionneurs, la torche des JO d'Albertville en 1992, par exemple. Ce flambeau en acier inoxydable designée par Philippe Starck serait quasi introuvable. C'est dire combien il est recherché.
L'acheteur demeure inconnu à ce jour
Le commissaire priseur, Philippe Jalenques, avait - un peu - vendu la mèche concernant le vendeur de la torche grenobloise, expliquant qu'il s'agissait d'"un ancien athlète olympique", sans divulguer son nom. Ce qui peut paraître logique, les torches des Jeux ayant été données aux relayeurs qui les avait portées.Un nom, toutefois, a été murmuré, celui du lutteur français Daniel Robin (double médaillé d'argent en 1968 aux JO de Mexico). Le 6 février 1968, c'est lui qui avait passé la flamme au patineur Alain Calmat, à l'entrée du stade Olympique de Grenoble.
On ne sait rien, en revanche de l'identité de l'acheteur, particulier ou musée, sinon qu'il est étranger, la vente s'étant conclue au téléphone.