Le Syndicat professionnel des fabricants de fils et câbles électriques et de communication a fait part, lundi 15 octobre, de son inquiétude en cas de fermeture de l'usine d'aluminium de Saint-Jean-de-Maurienne, un des principaux fournisseurs du secteur.
"Force est de constater qu'aucun fournisseur européen n'est en mesure de remplacer à court terme et sans investissements importants la production de l'usine de Saint-Jean de Maurienne", déplore le Syndicat professionnel des fabricants de fils et câbles électriques et de communication (Sycabel) dans un communiqué publié lundi 15 octobre.
Le site du groupe minier anglo-australien Rio Tinto est en effet le seul à produire en France certains fils nécessaires à la fabrication de conducteurs pour lignes électriques, souligne l'organisation du secteur.
En cas de fermeture de l'usine savoyarde, elle avertit d'une "déstabilisation du marché" pendant "plusieurs années", et d'une hausse des prix de transformation allant de 50 à 100%. En outre, "l'approvisionnement devrait alors se faire hors d'Europe sans garantie de qualité équivalente".
Rio Tinto négocie depuis plusieurs mois un nouveau contrat d'électricité avec EDF, le contrat actuel arrivant à échéance au printemps 2014. Le géant minier anglo-canadien a menacé de fermer l'usine s'il n'obtenait pas un prix satisfaisant et ne trouvait pas de repreneur.
Le patron d'EDF Henri Proglio a laissé entendre la semaine dernière devant des parlementaires que "Rio Tinto a déjà décidé d'arrêter".
Le leader français des câbles est Nexans, le numéro un mondial du secteur (et également membre de Sycabel) étant l'italien Prysmian.
En France, la filière a réalisé environ 3 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2011 dont 45% à l'export, selon le site internet de Sycabel.
Environ un quart de ce marché (23%) concerne les câbles électriques.