Ce 19 octobre, le TGI de Chambéry a ordonné aux salariés de cesser toute entrave au chargement et à l'accès des camions sur le site de Saint-Alban-Leysse en Savoie, sous astreinte de 1.000 euros par infraction.
L'ordonnance des référés précise également que la société IVECO-MAGIRUS-CAMIVA "pourra faire cesser les dits blocages et entraves au besoin avec le concours de la force publique".
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A chacune des actions des salariés, un huissier était présent devant les portes de Camiva à Saint-Alban-Leysse, pour constater l'entrave. Ce jeudi, 16 salariés étaient donc convoqués par le Tribunal de Grande Instance de Chambéry pour s'expliquer sur ces blocages à répétition.
Un passage au tribunal vécu comme une mesure de rétorsion par les "CAMIVA", après leur vote contestataire contre le plan social proposé.Le groupe Iveco-Magirus-Camiva n'a visiblement pas apprécié que près de 59% des salariés disent non ce plan social. Le lundi 15 octobre, les représentants du personnel ont organisé un vote, 154 personnes se sont exprimées, 90 ont voté contre le plan social.
Résultat, une note de service a suivi. La direction informe qu'elle revient au plan social initial et retire certaines propositions comme l'indemnité "supra conventionnelle". Pour autant elle dit ne pas fermer sa porte aux instances représentatives.
François Batiston, délégué syndical CGT chez Camiva, parle de chantage à l'emploi : "Iveco commence aussi à dire que le pôle d'excellence (qui devait permettre le maintien de 42 postes) pourrait ne pas voir le jour du coté de Chambéry". Dans sa note de service, Iveco-Magirus-Camiva dit s'interroger "plus que jamais sur l'opportunité de rester sur ce territoire".
Lors de la réunion qui s'est tenue mardi en Préfecture, le délégué explique "le préfet nous a fait sous-entendre qu'il fallait faire re voter les gens", "que peut-être ils n'étaient pas au courant de ce qu'ils perdraient s'ils votaient contre le plan social"... Et d'ajouter: "le directeur des ressources humaines d'Iveco monde est venu pour informer les salariés". "Il nous a traité comme des guignols".
Camiva, 171 emplois menacés par la fermeture du site de St Alban Leysse
Le site du fabricant de pompiers à Saint-Alban-Leysse est menacé de fermeture par son propriétaire, Iveco (filiale du groupe italien Fiat). Le plan social touche les 171 salariés du site savoyard, avec des propositions de reclassement interne au sein du groupe, essentiellement en Rhône-Alpes, sur les sites de production d'Annonay et de Vénissieux-Saint-Priest.A la fin du mois de septembre, la direction du groupe et "Chambéry Métropole" avaient trouvé un accord pour que l'implantation d'un pôle d'excellence de commerce et de service après-vente soit créé en Savoie, préservant ainsi 42 emplois.