Jeudi 25 octobre peu avant 9H, le préfet de la Savoie et les forces de l'ordre sont intervenus pour déloger des syndicalistes de la région, principalement de la CGT, venus soutenir leurs collègues de l'usine "CAMIVA" menacée de fermeture.
Au petit matin, des cheminots notamment, sont venus prêter main forte aux "CAMIVA" pour empêcher l'entrée des poids lourds à plate-forme sur le site d'assemblage des camions de pompiers. Les salariés de "CAMIVA", sous la menace d'une astreinte de 1.000 euros en cas de blocage, avaient fait appel à tous les syndicalistes de la région pour mener ce piquet devant le site. Eux se tenaient à l'écart. La plupart était à l'intérieur.
Finalement, après l'intervention de CRS, huit camions ont pu entrer. Les salariés ont l'impression qu'on "déménage" leur usine.
Claude Collombet, Secrétaire Général de l'Union Locale CGT de Chambéry, a été interpellé par la police pour une audition au commissariat de Chambéry.
Le préfet en faveur du code de la route
Dans un communiqué la préfecture de la Savoie explique que "l'intervention des services de la police nationale (20 fonctionnaires), s'est effectuée à la demande du préfet et en accord avec le Procureur de la République de Chambéry". Une intervention qui s'inscrivait "dans le cadre de la prévention des entraves à la circulation", selon "l'article L.412-1 du code de la route" (sic).
Le préfet de la Savoie souhaite "que la discussion puisse reprendre entre les salariés de l'entreprise et la direction sur la base du projet d'accord auquel la médiation des services de l'Etat avait permis d'aboutir mi-octobre".
En quelques photos, le film des événements
Des "camions de déménagement"
Dans le bras de fer entre la direction d'IVECO-MAGIRUS-CAMIVA et les salariés du site de Saint-Alban-Leysse, une nouvelle étape a été été franchie mercredi 24 octobre avec l'arrivée de "camions de déménagement" aux abords de l'usine.Mais, cette décision semblait abstraite jusqu'à ce jour. Or, huit camions à plate-forme on fait leur apparition sur des parkings à proximité de l'usine. Les salariés se sont alors persuadés qu'ils venaient pour emmener des citernes vers l'Italie qui, ironie de l'histoire, avaient été livrées il y a quelques semaines par une usine italienne et qui devaient être assemblées à Saint-Alban.
"On est vraiment peu de choses, ici on n'a même pas de machines puisqu'on ne fait qu'assembler, ils peuvent nous rayer de la carte, comme ça, d'un revers de manche", témoigne ce syndicaliste, "au moins si on n'avait pas été condamnés au tribunal à 1.000 euros d'astreinte en cas de blocage, on pourrait stopper ça".
Les syndicalistes ont donc lancé un appel à leurs collègues d'autres entreprises pour bloquer le site à leur place. Les cheminots ont répondu en nombre.
Toujours ce mercredi, un peu plus tôt, dans une ambiance tendue, le directeur général est venu rappeler aux salariés que les négociations sont toujours au point mort. En cause, le fameux scrutin organisé par les syndicats et au cours duquel les salariés, à une grande majorité, se sont prononcés contre le plan social proposé par la direction.