Un homme qui avait enlevé brièvement un garçon de cinq ans à Bourg-en-Bresse en juin 2011 a été libéré dans l'attente d'un procès pour de simples "violences".Une décision qui indigne la famille de la victime.
La famille d'un enfant victime d'un enlévement à Bourg en Bresse s'est pourvue en cassation vendredi.L'homme a été libéré sous contrôle judiciaire dans l'attente de son procés.La justice n'a retenu que de simples "violences" contre lui .La famille est indignée .
Ce mercredi de 2011, cet ancien infirmier sans antécédents judiciaires avait empoigné le garçonnet qui jouait avec son grand frère dans un parc attenant à son immeuble,à Bourg,et l'avait entraîné dans le grenier du bâtiment, où se trouvaient des matelas.Alertée par les cris de l'enfant, sa soeur de 13 ans était montée au dernier étage,avait forcé l'agresseur à lui rendre son frère et l'avait ramené dans leur appartement,suivie par l'homme, qui avait tenté de rentrer chez elle. Leur père était intervenu pour le mettre dehors.
Entendu par la police, l'homme avait d'abord indiqué qu'il "souhaitait offrir l'enfant à sa femme", avant d'invoquer un "trou noir" sous l'effet de médicaments psychotropes. Il avait été mis en examen pour "tentative d'enlèvement" et écroué.Au terme de l'instruction, il avait été renvoyé devant le tribunal correctionnel pour "violences", décision aussitôt contestée par l'avocat de la famille, Me David Metaxas. Mais la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Lyon a confirmé jeudi ce renvoi et décidé sa libération sous contrôle judiciaire.
"L'enlèvement n'est pas caractérisé, tant sur le plan matériel que moral", a expliqué vendredi à l'AFP Me Bertrand Genaudy, avocat du quinquagénaire. Une nouvelle expertise psychiatrique a en effet conclu à l'altération de son discernement au moment des faits."Mon client veut bien admettre qu'il a pu enlever le garçon mais il est frappé
d'amnésie", donc il n'y a pas l'intention de l'enlèvement, a précisé son défenseur,qui estime que l'homme a depuis "donné des gages" en ne touchant notamment plus aux médicaments depuis seize mois.
Pour sa part, Me Metaxas s'est pourvu vendredi en cassation. "Il s'est comporté en prédateur et il y a un risque majeur de renouvellement des faits", selon l'avocat, qui veut un procès aux assises et un retour en détention.
Joint par l'AFP, le père du garçonnet a décrit une famille bouleversée, notamment la soeur, âgée de 15 ans aujourd'hui, qui a dû être hospitalisée à trois reprises dont une fois pour tentative de suicide."Nous avons déménagé dans une maison mais mon fils refuse d'aller jouer dehors",a-t-il poursuivi, relevant qu'il ne peut "leur dire que cet homme est de retourà côté", même s'il est assigné à résidence. "Il avait rôdé autour de l'école de mon fils, il faut désormais le mettre horsd'état de nuire",a ajouté le père.