Jean-Yves Gouttebel a accordé une interview à France 3 Auvergne durant laquelle le président du Conseil Général du Puy-de-Dôme dit vouloir réclamer "des dommages et intérêts au profit du département".
Mardi, deux jours après le déraillement du Panoramique des Dômes, le plus grave accident (mais pas le premier incident) depuis la mise en service du train à crémaillère, le président du Conseil Général du Puy-de-Dôme, Jean-Yves Gouttebel a accepté de répondre aux questions de France 3 Auvergne. Il affirme vouloir "porter plainte au pénal" et "réclamer des dommages et intérêts pour le département" dont l'image est touchée par ce nouvel épisode.
L'entretien a été enregistré dans les conditions du direct le mardi 30 octobre 2012, dans l'après-midi, pour une diffusion dans le journal télévisé, le soir même à 19h. Jean-Yves Gouttebel est interrogé par Jean-Paul Vincent. Un entretien à lire ici.
Jean-Paul Vincent: Jean-Yves Gouttebel, vous avez été très dur sur notre antenne, lundi soir. Je vous cite "le train ne redémarrera pas tant que je n’aurai pas l’assurance qu’il sera exploité par de vrais professionnels". Qui visez-vous ?
Jean-Yves Gouttebel: Ecoutez…SNC-Lavalin qui est l’entreprise qui a été choisie, et TC Dôme qui est sa filiale et qui est aussi filiale de la Caisse des Dépôts, ont eu deux missions : l’une était de construire une infrastructure et un train. Cet aspect technique a été complètement rempli, vérifié par les autorités compétentes. Autrement dit, nous avons un train qui fonctionne sur une infrastructure dans les mêmes conditions que ceux qui roulent à 3 000 mètres d’altitude dans les Alpes suisses.
Jean-Paul Vincent: Donc, c’est l’exploitation qui ne va pas ?
Jean-Yves Gouttebel: Donc, c’est le deuxième volet du contrat qui ne va pas, l’exploitation. Cela veut dire que la société TC Dôme qui est notre fournisseur dans cette affaire n’a pas été à même d’organiser l’exploitation dans des conditions satisfaisantes.
Jean-Paul Vincent: Pourriez-vous dénoncer cette délégation de service public ?
Jean-Yves Gouttebel: La collectivité n’a pas intérêt à rompre une délégation de service puisque l’avantage de la délégation de service public est que la collectivité ne porte aucun risque. Ce risque est porté par la société d’exploitation. En revanche, je prends toutes les mesures nécessaires, indispensables, pour que l’exploitation redémarre dans des conditions normales d’exploitation de ligne de chemin de fer. Je rappelle qu’il y a eu un feu rouge qui n’a pas été respecté par un conducteur et, par conséquent, la société d’exploitation est responsable. Je dépose une plainte au pénal et je suspends l’exploitation.
Jean-Paul Vincent: N’y a-t-il pas un problème général de conception ?
Jean-Yves Gouttebel: Non, il n’y a pas de problème de conception. Vous savez, dans les zones de montagne, il y a toujours des aléas qui peuvent arriver. En revanche, là, on peut l’imputer à l’entreprise parce que ça veut dire que le personnel n’est pas apte à conduire s’il ne respecte pas la signalisation. D’autre part, il y a eu des défauts qui ont été liés à des défauts d’anticipation de la société d’exploitation. Par conséquent, je suspends le contrat et je demanderai même des dommages et intérêts au profit du département dont l’image est touchée par cette carence.