Ce mardi 6 octobre à la mi-journée, près de 300 pompiers se sont retrouvés devant les locaux du Service d'Incendie et de Secours de l'Isère à Fontaine dans l'agglomération de Grenoble.
Les pompiers de l'Isère sont en colère, ce n'est pas un vain mot à en croire la tension devant le SDIS. Venus réclamer des éclaircissements quant à l'application de la réforme de leur filière, publiée au Journal Officiel en avril 2012, ils ont, comme qui dirait, manqué d'interlocuteur.
Une réunion prévue entre des syndicalistes, leur état major et des élus du conseil général a été déprogrammée à la dernière minute. Seuls deux gradés ont osé aller à la rencontre des ces sapeurs très remontés. Ils ont lancé un appel au calme dans les casernes pour que des négociations débutent enfin. Un appel qui, visiblement, n'a pas été tout de suite entendu par les manifestants.
Les pompiers se sont alors installés dans une salle d'habitude dédiée au conseil d'administration pour y pique-niquer, espèrant l'arrivée d'un élu.
Finalement, point d'élu à l'horizon mais une promesse du vice-président du conseil général de l'Isère joint par téléphone. Il a accepté l'organisation d'une table ronde mercredi 7 novembre à 15H. Au préalable, il a été demandé aux pompiers de ne pas exercer de pression pendant cette réunion avec, par exemple, une manifestation à l'extérieur.
Les sapeurs ont, de leur côté, demandé la levée des sanctions prises à l'égard de certains d'entre eux qui auraient refusé de partir en intervention lors des actions de ces dernières jours.
Cette colère des soldats du feu est assez compliquée à comprendre quand on ne jongle pas avec les statuts de ce corps mais, avec la réforme, les sapeurs redoutent de devoir attendre longtemps, parfois très longtemps, pour changer de grade à l'avenir. Certains risquent même d'être rétrogradés. Ils estiment également la réforme très favorable financièrement, -trop à leur goût-, aux gradés justement. Des points de désaccord qui étaient déjà d'actualité l'hiver dernier quand la réforme était en discussion. Ailleurs, des négociations locales ont visiblement permis d'atténuer les effets de la réforme mais, en Isère, les tractations n'ont pas commencé.