Comment un député socialiste, ex-interne, vit-il la grève des blouses blanches ?

On entend beaucoup parler des chirurgiens en guerre contre l'abaissement des dépassements d'honoraires. Les internes sont aussi en grève. Ancien syndicaliste lors de son internat à Grenoble, le député Olivier Véran commente ce mouvement.

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Le contexte. Le mouvement des internes porte d'abord sur leurs conditions de travail. Une récente étude du principal syndicat d'internes, l'Isnih, a dénoncé une "main d'oeuvre corvéable et bon marché pour faire tourner les hôpitaux".

Les internes redoutent aussi la liberté d'installation des futurs médecins. Depuis plusieurs jours, la ministre de la santé, Marisol Touraine, cherche pourtant à les rassurer en rappelant que, malgré les "rumeurs", le gouvernement "n'a pas la moindre intention de remettre en cause la liberté d'installation des médecins".

Venus de toutes les régions, y compris de Rhône-Alpes, ces médecins en devenir ont défilé à Paris ce lundi 12 novembre, de la gare Montparnasse au ministère de la Santé.

Souvenirs, souvenirs pour Olivier Véran


Le Dr Olivier Véran, 32 ans, neurologue, a fait son entrée à l’Assemblée nationale en tant que suppléant de Geneviève Fioraso, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.

Le désormais député-docteur connait donc bien les problèmes abordés par les internes. Il a été porte-parole et premier vice-président de l’Intersyndicat national des internes des hôpitaux en 2007 et 2008. Il avait rencontré rencontré Geneviève Fioraso justement dans le cadre du grand mouvement des internes de l’automne 2007.

5 ans plus tard, sa position, derrière le gouvernement, n'est-elle donc pas difficile à tenir alors que ses anciens collègues se manifestent ? 

Toujours derrière le gouvernement

Visiblement, Olivier Véran est en accord avec lui-même. Joint par téléphone, le député fait rapidement comprendre que sur pas mal de points, cette affaire est un malentendu.

Concernant la liberté d'installation d'abord, le député explique qu'il n'a jamais été question de la brider: "je n'ai jamais entendu un membre du gouvernement faire cette proposition. Lors de l'examen du Plan de Financement de la Sécurité Sociale, il y a bien eu un amendement d'un socialiste proposant de lutter de manière coercitive contre les déserts médicaux. Cet amendement a été rejeté. Personnellement, poursuit Olivier Véran, j'ai eu l'occasion de dire à l'Assemblée, combien les mesures coercitives sont injustifiées. La plupart des pays, comme en Amérique du Nord, qui ont mis ces dispositifs en place, ont fait marche-arrière (...) l'accompagnement à l'installation est bien plus efficace".

L'ex-syndicaliste ajoute qu'il "prendra position" si cela est nécessaire, comme pour signifier qu'il se dit prêt à s'opposer à sa propre majorité si on oblige les jeunes médecins à s'installer dans les déserts médicaux. Avant cela, Olivier Véran explique qu'il y a un "vrai problème d'identification des zones fragiles, qu'il faut établir une carte sanitaire précise". 


Sur les conditions de travail des internes, le député de l'Isère pèse un peu plus ses mots, avouant que le parcours d'un étudiant en médecine est "loin d'être évident". Il décrit un parcours long, pénible, stressant pendant lequel "on ne gagne pas grand chose" pour faire 50 à 60 heures par semaine. "Tout ça, ça compte", ajoute-t-il, comme pour justifier la colère actuelle, à l'heure où les messages en direction de cette jeune génération sont plutôt angoissants. "Nous devons les rassurer, les écouter, ils ont des choses à dire", conclut celui qui était encore syndicaliste dans le milieu médical il n'y a pas si longtemps.

 


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