Patrick Edlinger a été retrouvé inanimé vendredi à son domicile, dans les Alpes-de-Haute-Provence. Ne pratiquant plus à haut niveau depuis 1995, c'est néanmoins un monument de l'escalade qui disparaît.
Patrick Edlinger entrainement par noodle69
Le grimpeur Patrick Edlinger décédé vendredi avait "révolutionné sa discipline" et rendu populaire un sport jusqu'ici confidentiel. Patrick Edlinger qui avait effectué à mains nues et parfois même sans être assuré plusieurs ascensions dans les Gorges du Verdon au début des années 80, fut l'un des pionniers de "l'escalade libre" de haut niveau.
Ces prouesses, qu'il a partagées avec son complice Patrick Berhault, mort en montagne en 2004, avaient fait l'objet d'un documentaire intitulé "La Vie au bout des doigts". Ce film a contribué à populariser l'escalade auprès du grand public. "C'est grâce à lui qu'aujourd'hui il y a des milliers de pratiquants", estime Jean-Michel Asselin, son biographe. "Il avait un style, une élégance et un discours qui tranchaient avec celui de l'époque où seul l'affairisme comptait".
L'homme à la longue chevelure blonde, qui se baladait en camion et ne disait avoir besoin que d'un sandwich et d'un verre d'eau, connut un succès foudroyant qu'il eut du mal à accepter, selon M. Asselin. Père d'une fille de 10 ans, Patrick Edlinger, mort à l'âge de 52 ans, avait abandonné le haut niveau en 1995 après une grave chute de falaise et s'était retiré à la Palud-sur-Verdon, dans les Alpes de Hautes-Provence, où il avait ouvert un gîte.