La société Azur Hélicoptère a été condamnée pour "homicide involontaire" à 80.000 euros d'amende après le crash d'un de ses appareils dont les sept occupants avaient péri.
Le crash ayant eu lieu dans l'Ain en 2009, c'est le tribunal correctionnel de Bourg-en-Bresse qui a statué dans l'affaire du crash des salariés de Walibi, ce parc de loisirs installé aux Avenières en Isère. Si la société a été condamnée, son propriétaire a, lui, été relaxé.
A l'audience, le 10 octobre, devant le tribunal correctionnel, le parquet avait réclamé 30 mois de prison avec sursis et 20.000 euros d'amende à l'encontre de Michel de Rohozinski, également poursuivi pour "homicide involontaire". Mais c'est donc la société Azur Hélicoptère, jugée en tant que personne morale, qui a été reconnue "coupable" et condamnée précisément à 80.000 euros d'amende dont 45.000 euros avec sursis, ainsi qu'à des dommages et intérêts allant de 500 à 1.000 euros.
"La société est condamnée, mais elle n'a même pas daigné se déplacer", a déploré devant la presse Daniel Collomb, père d'une des victimes, après avoir entendu le délibéré. Il s'est aussi dit "frustré" de la relaxe du propriétaire. "J'espère que la société Azur acceptera la décision, pour l'apaisement des victimes", a déclaré pour sa part Me Denis Dreyfus, avocat des familles.
Manquement à une obligation réglementaire de sécurité
Azur Hélicoptère et son propriétaire étaient poursuivis pour "manquement" à une obligation réglementaire de sécurité qui avait contribué le 20 juin 2009 à l'accident d'un hélicoptère de leur société dans l'Ain, le plus grave de la décennie en France.
Le pilote de 23 ans et les six passagers de l'appareil, trois hommes et trois femmes âgés de 19 à 37 ans qui participaient à un baptême de l'air depuis le parc d'attraction Walibi situé à proximité, ont péri dans le crash de l'appareil dans une zone escarpée et inhabitée du mont Cordon, près de Brégnier-Cordon.
Les investigations avaient mis en évidence les imprudences du pilote, qui avait effectué des acrobaties pendant le baptême - descentes en piqué, évitement d'une falaise au dernier moment -, sans respecter la hauteur de vol minimale.
Selon le rapport du BEA, son comportement avait "conduit à la perte de contrôle en vol de l'hélicoptère et à sa collision avec le sol".