La 28ème campagne des Restos s'ouvre aujourd'hui (lundi 26 novembre) sur fond de crise avec un nombre de bénéficiaires qui s'envole (+ 30% sur les cinq dernières années).
Parmi les plus touchés par la précarité : les familles monoparentales, les séniors et les jeunes. Les mères seules avec enfants représentent 40% des personnes accueillies. A partir du 26 novembre et jusqu'à la fin mars, les 2 040 centres d'accueil des Restos vont ouvrir leurs portes (quotidiennement ou au moins deux fois par semaine) pour offrir de l'aide alimentaire sous forme de paniers-repas aux plus démunis. Pour la campagne précédente, 115 millions de repas avaient été distribués à 870 000 personnes. Cette année encore, les responsables de l'association fondée par Coluche en 1985 ont la quasi certitude d'une nouvelle hausse du nombre de bénéficiaires. Pour Olivier Berthe, président de l'association, "c'est pratiquement une certitude": le seuil des 870 000 personnes sera dépassé. Les bénévoles continueront aussi de se presser aux Restos : ils seront 63 000 pour cette campagne hivernale 2012-2013, contre 60 000 l'an dernier.Incertitudes concernant le maintien du PEAD
Les inquiétudes des "Restos du Coeur" portent également sur le maintien du Programme européen d'aide aux plus démunis (PEAD) dont l'association dépend en grande partie. Ce programme permet de distribuer des repas à 18 millions d'Européens en grande précarité, dont 4 millions de Français, via les associations caritatives (Secours Populaire, Banques alimentaires, Restos du Coeur, Croix-Rouge). Mais il programme est en sursis jusqu'à fin 2013. En cause : l'Allemagne avait réclamé en 2011 la fin de son financement communautaire, arguant que l'aide sociale relevait des Etats et non de l'Union européenne. Le maintien du PEAD devait être discuté vendredi dernier (23 novembre) à Bruxelles dans le cadre du budget européen mais les dirigeants ne sont pas parvenus à un accord. Cette aide européenne représente 23% des repas distribués par les Restos du Coeur et 15% de ses ressources, selon son président.
Reportage lundi matin, à Vaulx en Velin, dans l'un des vingt "Restos du coeur" de l'agglomération lyonnaise.
Pas de crise des dons aux Restos
En 2011, après un appel à l'aide pour obtenir 5 millions d'euros supplémentaires afin de faire face à l'afflux de demandes, l'association avaut enregistré "un énorme sursaut de générosité", allant même au-delà de la somme espérée. Le président des Restos l'explique par une "confiance renforcée par une grande rigueur budgétaire", surtout la faiblesse des frais généraux (6,9%) de l'association.Les dons et legs (90% venant de particuliers, 10% d'entreprises) représentent 52% du budget des Restos, les revenus générés par les Enfoirés environ 15% et les subventions publiques 30% (dont européennes).