Des questions après l'incendie d'un camion de produits chimiques à Saint-Georges-de-Commiers en Isère

Après l'accident d'un camion, vendredi 23 novembre, à la sortie de Saint-Georges-de-Commiers et après la pollution qui a suivi, le passage des poids-lourds sur la RD 529 interroge. Chaque jour, 4000 véhicules traversent le plateau matheysin.

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Le problème n'est pas nouveau. Depuis que la descente de Laffrey a été interdite aux poids-lourds, pas le choix, les mastodontes passent par la départementale 529, une petite route touristique étroite qui traverse de nombreux villages dont Saint-Georges-de-Commiers.

Ce village voit de nombreux véhicules passer chaque jour sous ses fenêtres. L'un d'eux a brutalement été stoppé vendredi 23 novembre vers 17 heures.

Les habitants ont vu s'échapper une drôle de fumée à la sortie sud du village. Inquiets, ils ont ensuite vu arriver de nombreux camions de pompiers et de gendarmes, gyrophares tonitruants.

Un camion brûlait. En descendant de La Mure, ce camion citerne - qui transportait un produit chimique - a vu ses tambours de frein chauffer, provoquant l'éclatement d'un pneu. Les essieux arrière ont ensuite pris feu, feu qui s'est propagé au produit, du PVC pulvérulent (c'est-à-dire en poudre) également appelé polychlorure de vinyle (en savoir plus sur le PVC et la sécurité incendie).

S'ensuivent trois jours d'intervention, de nettoyage, de sécurisation, de blocage de la route.

Un événement qui n'est pas sans laisser de traces. Norbert Grimoud, le maire de Saint-Georges-de-Commiers, salue l'efficacité des services publics, mais n'en est pas moins inquiet. Cet accident appuie là où ça fait mal: le défilé incessant des poids-lourds dans le village depuis l'interdiction de circulation sur la route nationale parallèle. 

Afficher Le plateau matheysin sur une carte plus grandeSur la carte, le panneau signale le lieu de l'accident. La ligne bleue l'axe actuel (RD 529) et la ligne rouge la portion interdite aux poids lourds (RN 85).

3 questions à Norbert Grimoud, maire de Saint-Georges-de-Commiers


Comment une petit commune de 2000 habitants réagit-elle à ce type d'accident ? 
Je me suis tout de suite rendu sur place, pour me coordonner avec les gendarmes et les pompiers, et constater les dégâts. C'est avec eux qu'il est urgent de décider comment limiter les risques. La population, évidemment, était alertée. Les gens étaient à leur balcon, dans la rue... ça s'est passé à 50 mètres de chez eux ! C'est d'ailleurs un témoin qui a averti les secours. 

Heureusement, le vent était descendant, ce qui fait que la fumée ne se dirigeait pas vers le hameau le plus proche de l'accident, celui des Chabauds, qui était à une dizaine de mètres. Il n'y avait pas non plus de risque d'incendie plus important. En fait, il n'y avait pas de flammes du tout. Du coup, nous n'avons pas eu besoin de déplacer les gens. (Malgré tout, la cellule mobile d'intervention chimique, le CMIC de Seyssinet avait mis en place un système de lance qui forme un rideau d'eau écran, pour pièger les fumées). 

- Comment et par qui l'intervention a-t-elle été menée ? 
Une vingtaine de pompiers et six camions sont d'abord arrivés sur place, des hommes de Vif, Seyssinet, et Echirolles. Une dizaine de gendarmes de Vizille s'est occupée de la route. Des prélèvements d'air ont tout de suite été effectués, qui ont révélé la présence de chlore toxique. 

Et puis, c'est le Conseil Général qui a piloté le reste, notamment le nettoyage des lieux, barrièrage et déviation. Le transporteur, une compagnie hollandaise, a fait venir un camion pour aspirer et récupérer la poudre, et un tractopelle pour ramasser les résidus (c'est la procédure habituelle, le transporteur est responsable de ce qu'il transporte). Je dois dire que tout a été très bien traité, très bien fait. 

Dès dimanche, la route était rouverte en circulation alternée. L'opération s'est, elle, achevée vers 18 heures. 

- Est-ce que cet accident pose question sur la sécurité du village ?
La réponse est dans la question ! Bien sûr que le défilé permanent des poids-lourds est un problème. Les nuisances sont sonores, olfactives, sans compter le risque d'accident. Il y en a déjà eu d'ailleurs, heureusement pas importants. Il y a une école primaire au bord de cette route. Aux heures de bureaux, il y a énormément de voitures. 

Le problème, c'est que c'est le seul axe possible depuis que la rampe de Laffrey a été fermée aux poids-lourds. Nous ne sommes pas la seule commune concernée, il y a Notre-Dame-de-Commiers, La Mure, ou encore La Motte-d'Aveillans.

Cela échappe à notre volonté et à notre compétence. Nous avons bien demandé une déviation au Conseil Général, il y a des années de ça, mais nous sommes toujours dans l'attente. 

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