Les opposants à la liaison grande vitesse Lyon-Turin se réunissent en contre-sommet vendredi et samedi à Lyon.
En provenance des deux côtés des Alpes, les opposants entendent faire valoir leurs arguments à la veille de la tenue du sommet France-Italie du 3 décembre. Baptisée en forme de clin d'oeil "l'avant-sommet franco-italien", cette réunion devrait réunir quelque 300 à 400 opposants, dont de nombreux élus, selon un porte-parole de la coordination contre le projet Lyon-Turin qui fédère une centaine d'associations et de collectifs.
Au cours de ces deux journées de rencontres et de conférences, les élus et mouvements d'opposition veulent d'abord "donner de l'information, faire apparaître les données que les gens n'ont pas", dans un débat où la parole est, selon eux, "confisquée pas une assemblée de lobbyistes". "Surtout nous voulons faire passer un message à M. Hollande: n'engagez pas la France dans une faillite!", indique Daniel Ibanez, un des membres de la coordination.
Face à un projet qu'ils jugent "inutile, ruineux et dangereux", ils entendent développer les arguments qui militent selon eux contre sa construction, comme la baisse du trafic de camions et de marchandises dans les Alpes où le coût très élevé du projet dans une période crise. Confortés par un récent arrêt de la Cour des comptes, qui a suggéré d'améliorer la ligne existante comme alternative au projet de tunnel ferroviaire, les opposants avanceront leurs propres contre-propositions.
"L'avant-sommet" se prolongera le 03 décembre, jour du sommet, par un rassemblement et un défilé annoncé comme festif par les Italiens de NO-TAV (no al treno alta velocità) à l'origine de nombreuses manifestations, parfois émaillées de violences, dans le nord de l'Italie.Le projet de LGV Lyon-Turin a fait l'objet d'un accord signé en 2001 entre la France et l'Italie. La liaison à grande vitesse doit permettre de raccourcir la durée du trajet entre Paris et Milan à 4 heures contre 7 aujourd'hui. Le projet doit faire l'objet d'un nouvel accord, portant sur les financements européens, qui figure au menu du sommet entre François Hollande et Mario Monti.