Jean-Jack Queyranne,le président PS du Conseil régional, soutient ardemment le projet de tunnel entre Lyon et Turin. Pour lui, s'opposer au projet c'est "faire le choix du lobby routier".
Le président socialiste du Conseil régional défend avec force le projet de ligne à grande vitesse entre Lyon et Turin. Et quand on l'interroge sur le contre-sommet organisé à Lyon et qu'on lui demande s'il ne s'agit pas d'un "Notre dame des Landes bis" ,voici ce qu'il répond :
"C'est une question totalement différente, puisque la LGV est un projet par nature écologique : il s'agit de mettre des transports qui sont aujourd'hui routiers, qui sont polluants, sur des trains. C'est un investissement qui permet de réduire la pollution et de garantir les meilleures conditions de sécurité pour la traversée alpine. Aller contre le Lyon-Turin aujourd'hui, c'est faire le choix de la route et du lobby routier. Il y a une volte-face de certains défenseurs de ce projet, cette volte-face ne se justifie pas à mes yeux. Le coût est en partie pris en charge par l'Europe, sur une base de 40%, car c'est un projet d'intérêt européen. C'est un projet qui relie l'Europe méditerranéenne et l'Europe danubienne. C'est une liaison Lisbonne-Kiev qui butte sur la barrière naturelle des Alpes. "
Alors quoi ? Les opposants parlent néanmoins d'un passage en force, ignorant la conjoncture et la viabilité financière du projet. Jean-Jack Queyranne se retranche derrière un accord pris par le gouvernement précédent et qui doit être confirmé et amendé :
"Lors du sommet sera signé un avenant au traité concernant le Lyon-Turin, qui redéfinit les participations financières des deux Etats, compte tenu de la prolongation de l'arrivée du tunnel côté italien. Ce n'est pas un passage en force. C'est un engagement qui avait été pris sous le gouvernement précédent, qui est confirmé par l'actuel. Il y a eu une enquête publique. Le rapport d'enquête publique est favorable au Lyon-Turin".
La Cour des comptes a néanmoins rendu récemment un avis qui pointe du doigt le décalage entre les sommes en jeu et des prévisions de trafic revues à la baisse. Le président de région invoque l'argument écologique qui consiste à transférer sur le rail une partie du trafic poids lourd. L'argument ne serait donc pas qu'économique :
"Tous les grands pays, comme la Suisse ou l'Autriche, ont construit des tunnels de basse altitude. L'objectif est de transférer sur le rail au moins un tiers des camions passant par les tunnels du Mont-Blanc, du Fréjus et de Vintimille. Jusqu'en 2007, la croissance globale sur les trois passages a été de 3,3%. Ensuite, il y a effectivement aujourd'hui une période de stagnation et moins d'échanges".