Lyon-Turin : près de 765 millions d'euros supplémentaires alloués au chantier ferroviaire par l'Union européenne

Une enveloppe de 765 millions d'euros supplémentaires a été annoncée ce mercredi par l'UE pour le chantier du Lyon-Turin. La plus grande partie des fonds ira au tunnel en cours de creusement dans les Alpes et une autre au financement des études devant déterminer le tracé des voies depuis Lyon.

L'Union européenne a alloué, mercredi 17 juillet, 765 millions d'euros supplémentaires au chantier du Lyon-Turin, liaison ferroviaire à grande vitesse entre la France et l'Italie. Lancé il y a plus de 30 ans sous l'impulsion de l'UE, ce chantier colossal fait déjà l'objet de centaines de millions d'euros d'investissements, comprenant un tunnel transfrontalier et des voies d'accès encore en discussion.

Une première enveloppe de 700 millions d'euros a été allouée au tunnel en cours de creusement dans les Alpes, sous le Mont-Cenis, et à son raccordement aux voies à Saint-Jean-de-Maurienne (Savoie) et Suse (Italie). Celle-ci s'inscrit dans le cadre d'un investissement "record" de 7 milliards d'euros dédié aux infrastructures de transports durables, selon un communiqué de la Commission européenne.

Ce tunnel représente au total 164 km de galeries avec un double tronçon de 57,5 km auquel s'ajoutent des accès intermédiaires, voies de service et de communications. À date, 37 km ont déjà été creusés, dont 13,5 km pour le tunnel de base, selon la compagnie publique franco-italienne Telt qui prévoit une mise en service en 2032.

En outre, une enveloppe de 64,569 millions d'euros a été allouée pour cofinancer les études que la France doit encore lancer pour déterminer le tracé des voies ferrées entre Lyon et le tunnel. L'UE n'a pas prévu de financement pour les études dédiées au contournement ferroviaire de Lyon, qui était inclus dans la demande de subvention déposée fin janvier à Bruxelles.

Chantier controversé

Le coût du Lyon-Turin, en constante augmentation depuis son lancement, a été évalué à plus de 26 milliards d'euros en 2012 par la Cour des comptes française ; aucun chiffrage global n'ayant été communiqué depuis.

En France comme en Italie, le projet est soutenu par les autorités et les acteurs économiques au nom du développement du fret ferroviaire, mais contesté par les militants écologistes qui pointent son impact sur le massif montagneux et son coût "pharaonique".

Le coût du seul tunnel transfrontalier a été réévalué de 5,2 à 9,6 milliards d'euros, soit une hausse de 85 % depuis le lancement du projet, selon les chiffres obtenus par l'AFP auprès de Telt au printemps 2023. Pour les voies côté français, les investissements à prévoir représentent de 8 à 15 milliards d'euros, selon différentes estimations, avec une participation européenne à définir.

Le coût des études des voies françaises, incluant le contournement de Lyon, a été évalué à 220 millions d'euros, dont 130 millions apportés par Paris. La répartition de ces 130 millions entre l'Etat et les collectivités locales a suscité de longues et épineuses discussions, jusqu'à la veille de la clôture de dépôt du dossier de demande de subvention à Bruxelles, en janvier.

En juin 2023, des milliers de manifestants des Soulèvements de la Terre s'étaient rassemblés en vallée de Maurienne pour protester contre le chantier, rejoints par des militants du mouvement italien No-Tav, lui aussi opposé au projet. 

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