Michel Cymès était l'invité du journal de midi de France 3 Auvergne, le 4 décembre. Il était de passage à Clermont-Ferrand pour animer une conférence sur l'addiction chez les jeunes. Il était interrogé par Jérome Doumeng.
Michel Cymès, vous êtes de passage à Clermont-Ferrand pour participer à une conférence autour de l'addiction des jeunes. On pense à l'alcool, au tabac, mais il n'y a pas que ça?Il n'y a pas que ça, effectivement. On pense à l'alcool et au tabac, mais il y a aussi le canabis, l'addiction au portable, aux réseaux sociaux sur lesquels les adolescents passent des heures.
Quels sont les risques des réseaux sociaux?
Les risques de l'addiction, c'est de ne s'intéresser qu'à son produit addictogène, à s'isoler complètement, à ne plus être dans le monde réel. Et si nos enfants passent des heures devant les sms, devant les réseaux sociaux, ils ne les passent pas devant des bouquins.
Parlons d'alcool…Une étude montre qu'en Auvergne, un jeune de 17 ans consomme plus d'alcool que n'importe quel autre jeune en France. Pourquoi cette surconsommation à cet âge-là, y a-t-il une explication?
On a tous été adolescent et il y a ce goût du risque et des choses qui sont plus ou moins interdites. Le problème, en dehors de la consommation chronique chez les jeunes, c'est surtout le "bitch drunking", ces soirées où l'on se saoule très vite avec des comas, avec des décès. On n'est plus dans l'addiction mais dans le risque et le fait d'avoir envie de se mettre à l'envers et c'est un vrai problème.
Votre réflexion sur l'idée de Marisol Touraine, la ministre de la santé, de proposer 4600 euros par mois aux jeunes médecins. L'argent pour repeupler les déserts médicaux, vous y croyez?
Ça va surement attirer un petit peu mais ça ne sera pas suffisant. Alors on nous dit que 4600 euros, c'est beaucoup par rapport à un salaire moyen des français, et bien évidemment c'est énorme, sauf qu'aujourd'hui un médecin qui s'installe, et parce qu'il y en a de moins en moins, est sûr de plutôt bien gagner sa vie et sans doute plus que ce qu'on lui propose aujourd'hui.