Des ex-salariés de l'entreprise de toile cirée Veninov à Vénissieux, cédée en mai dernier au groupe autrichien Windhager, ont décidé d'occuper l'usine 24 heure sur 24 pour faire pression sur leur repreneur.
Alors que le redémarrage de l'entreprise devait intervenir fin septembre début octobre, Windhager n'a plus donné aucun signe aux anciens Véninov depuis le 20 novembre dernier, lorsque le tribunal de commerce de Nanterre avait désigné le groupe comme repreneur.Les représentants CGT n'ont pas non plus reçu de réponse à un courrier proposant l'embauche immédiate de 25 salariés à mi-temps avant la reprise de l'activité. Ils s'inquiètent d'autant plus que l'usine, à l'arrêt, a fait l'objet de plusieurs intrusions et actes de vandalisme.Des ex-salariés se relaient donc dans les locaux pour prévenir d'autres dégradations, mais aussi pour obliger le groupe autrichien à respecter la décision de justice. Un appel a été lancé aux salariés d'autres entreprises pour venir soutenir l'occupation. Une délégation de Fralib est venue leur prêter main forte.
Le tribunal de commerce de Nanterre avait lié la cession au redémarrage du site, Windhager évoquant une reprise avant la fin 2012, avec 40 à 50 personnes, des anciens salariés en priorité. Le repreneur, spécialisé dans les accessoires de jardin, a payé un total de 2,5 millions d'euros pour acquérir les machines, le terrain et les marques de Veninov, dont Venilia et Bulgomme en France.
Les représentants des ex-salariés devaient être reçus vendredi par un représentant du préfet, en attendant la venue annoncée de dirigeants du groupe autrichien mercredi et jeudi prochain sur le site.
Les salariés ont reçu l'appui des élus communistes de Vénissieux, notamment du maire Michèle Picard et de l'ancien député-maire André Gerin.Créé en 1874, Veninov était le premier producteur européen de nappages plastifiés et employait 87 salariés avant sa fermeture en mai dernier.