C'est l'un des dossiers emblématiques de l'amiante. Près de 40 ans après la fermeture des ateliers de filature à Clermont-Ferrand, des anciens employés d'Amisol demandent que soit reconnue la responsabilité pénale de leur patron de l'époque.
Quelles suites au pénal pour l'affaire Amisol ? La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris rendra sa décision le 8 février. Dans cette affaire, le parquet général a requis un non-lieu, estimant que la responsabilité du dernier patron de cette usine fermée en 1974 n'était pas établie.
L'entreprise a été placée en redressement judiciaire pour des raisons économiques en décembre 1974. Le licenciement des 271 salariés avait donné lieu à un conflit social particulièrement dur avec occupation de l'usine pendant 7 ans.
Seule personne poursuivie dans ce dossier, Claude Chopin a été nommé en juin 1974 PDG d'Amisol, après la démission de son père aujourd'hui décédé. Il a été mis en examen en 1999, notamment pour empoisonnement, homicide involontaire et abstention délictueuse. Invoquant notamment le principe du délai raisonnable des procédures pénales, son avocat a déposé une requête, il estime que la durée de l'enquête viole le droit de son client à un procès équitable.
L'instruction a été ouverte en 1997, après la plainte d'ex-salariés qui ont développé des maladies liées à leur exposition à l'amiante. De nombreux employés sont morts de cancers, d'autres sont malades. Ils ont été reconnus comme victimes au civil et indemnisés. Désormais, c'est une condamnation au pénal qu'ils réclament. Ce vendredi 1er février, le Comité Amiante qui avait lancé les procédures se réunissait pour que les poursuites ne soient pas abandonnées.