L'équipe de France, à dominante masculine (14 garçons contre 9 filles) dans le sillage de la nouvelle star Alexis Pinturault, ambitionne une demi-douzaine de médailles aux Championnats du monde de ski alpin à partir de ce mardi 5 et jusqu'au 17 février, à Schladming.
"On est capables d'aller chercher une médaille par spécialité. Aux précédents Mondiaux (en 2011 à Garmisch-Partenkirchen en Allemagne), on avait un pourcentage important de chances en technique. Le groupe vitesse a bien évolué", estime Gilles Brenier, le patron du groupe messieurs.
Et de rappeler que 'Pintu', inscrit dans quatre disciplines, possède "le potentiel pour une médaille dans chacune". Le petit génie de Courchevel, 21 ans, est engagé en super-G, super-combiné, slalom géant et slalom.
Si les tenants de la vitesse n'ont qu'un seul podium cette saison -Adrien Théaux 2e en super-G fin novembre à Lake Louise (Canada)-, l'espérance est pourtant importante. "Ils ont le potentiel, le ski, les capacités", insiste le directeur d'équipe. Outre Théaux, Johan Clarey, malheureux à Kitzbühel, et David Poisson, 4e au bas de la Streif en descente, tournent autour du podium. Alors, pourquoi ne pas y monter au bas de la "Planai", une pente qui se prête à l'attaque, avec de gros virages et des mouvements de terrain?
Attentes déçues
Le propos est plus réservé du côté de Jean-Philippe Vulliet, pour évoquer les chances des dames. "Nos attentes étaient élevées en début de saison en regard de leurs résultats l'an dernier", note le chef d'équipe. Or, seule Tessa Worley, médaillée de bronze en slalom géant à Garmisch en 2011, est montée sur le podium cette saison (trois fois). Les slalomeuses ont disparu, pour leur part, du haut du classement.
Pourtant, Jean-Philippe Vulliet compte sur les descendeuses Marion Rolland et Marie Marchand-Arvier. "Elles se sentent légitimes et capables de réussir", dit-il. Sans oublier que Rolland avait obtenu deux podiums -les deux premiers de sa carrière- lors des finales de la Coupe du monde, en mars 2012, justement à Schladming.
Il y a deux ans, la France avait quitté Garmisch-Partenkirchen avec quatre médailles, dont deux du plus beau métal. L'épreuve par équipes avait primé la densité du géant tricolore et Jean-Baptiste Grange avait paraphé la quinzaine par une victoire sans bavure en slalom.
Depuis 'JiBé' est repassé par la case opération au genou droit, en mars 2012. Le Savoyard, revenu à la compétition il y a deux mois, n'a pas encore atteint son plein régime et, surtout, s'élancera avec le dossard 24 ou 25. Pas un cadeau.
Les vedettes
Cette année, l'Autriche, "République du ski", compte surtout sur son phénomène Marcel Hirscher, le tenant de la Coupe du monde, roi du slalom et en mesure de battre l'Américain Ted Ligety, seigneur du slalom géant.
Le Norvégien Aksel Lund Svindal devrait être, pour sa part, au rendez-vous de la vitesse et du super-combiné.
Ce sera probablement une séquence nostalgie pour la Suisse, dans le souvenir d'Erika Hess, trois fois en or en 1982. Avec la retraite de Didier Cuche et la blessure de Beat Feuz, la Confédération s'est retrouvée nue cette saison.
Mais la grande vedette de ces Mondiaux pourrait être Tina Maze. La Slovène, qui survole la Coupe du monde, vise cinq médailles individuelles aux Mondiaux, ce qui constituerait un record.