L'ex-flic accusé de corruption estime que l'acteur l'a diffamé dans une interview en suggérant qu'il avait "piqué le butin de Toni Musulin"
Michel Neyret, ex-numéro deux de la police judiciaire à Lyon accusé de corruption, a annoncé mardi qu'il allait porter plainte contre l'acteur François Cluzet, après que celui-ci a suggéré dans une interview à notre confrère Le Progrès qu'il a "peut-être piqué le butin de Toni Musulin".
Michel Neyret a déclaré qu'il allait assigner en diffamation Le Progrès et François Cluzet, dénonçant le "titre racoleur" de l'interview publiée vendredi dernier : "C'est peut-être Michel Neyret qui a piqué le butin de Toni Musulin!".
Une attaque "scandaleuse"
"C'est une attaque scandaleuse, à caractère diffamatoire. Quel que soit le ton employé, cela va nourrir l'imaginaire collectif", a ajouté Michel Neyret.
Le convoyeur de fonds Toni Musulin, incarcéré près de Lyon, avait détourné son propre fourgon fin 2009 à Lyon, avec à bord 11,6 millions d'euros, d'où le titre du film dans lequel François Cluzet incarne Musulin : 11.6.
"S'il n'a plus rien à sa sortie, c'est que Michel Neyret aura piqué son butin... (rires)", peut-on lire dans l'interview de François Cluzet, interrogé sur les plus de deux millions manquants au butin, à l'occasion de l'avant-première du film "11,6", dans lequel Cluzet incarne Musulin.
Pas à Lyon au moment des faits
Michel Neyret s'est justifié : "Il est établi qu'au moment de la découverte du butin et de la récupération des billets, je n'étais pas à Lyon et que je n'ai pas participé au comptage. Mon nom ne figure dans aucun PV de la découverte" du butin alors que la PJ était en charge de l'enquête Musulin.
L'ancien numéro 2 de la PJ lyonnaise, poursuivi pour des faits de corruption présumée sans aucun rapport avec l'affaire Musulin, a dénoncé "l'amalgame général" auquel participent des déclarations comme celles de François Cluzet.
Michel Neyret avait été mis en examen en octobre 2011 pour corruption, trafic d'influence, association de malfaiteurs et trafic de stupéfiants. S'il a concédé des "imprudences" en acceptant cadeaux et "faveurs" de truands en échange de renseignements, notamment des fiches de police, il a toujours réfuté tout enrichissement personnel.