L'ancien chef de l'Etat, Valéry Giscard d'Estaing, a côtoyé deux ans durant Margaret Thatcher, entre 1979 et 1981. Il se souvient des "rapports courtois et amicaux" qu'il a entretenu avec le Premier Ministre de Grande-Bretagne en soulignant "sa volonté inébranlable" et "son caractère indomptable".

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L'ancien président de la République Valéry Giscard d'Estaing a estimé que "l'option économique très libérale" de Margaret Thatcher, décédée lundi à l'âge de 87 ans, était "probablement un peu à l'origine de la crise actuelle".
"C'est une femme qui a fortement marqué l'histoire de la Grande-Bretagne. Les succès qu'ont pu connaître les gouvernements suivants sont largement dûs à son action", a salué l'ancien chef de l'Etat en soulignant "sa volonté inébranlable" et "son caractère indomptable".
 
Mais, a-t-il aussitôt ajouté, "elle n'avait pas beaucoup de considération pour ses interlocuteurs, parce qu'elle pensait qu'ils étaient plus faibles qu'elle, ce qui n'était pas nécessairement vrai mais ils pouvaient être ouverts à certaines de ses demandes". 
"C'est ainsi, a rappelé l'ancien président, qu'avec le Chancelier allemand de l'époque, Helmut Schmidt, nous avons accepté la demande de Mme Thatcher de modération de la contribution britannique au financement de l'Europe et cette réduction est restée en vigueur jusqu'à aujourd'hui. C'était donc un succès pour Mme Thatcher".
"Elle n'était pas très pro-européenne, elle était ardemment pro-britannique. Elle concevait l'Europe comme une grande zone de libre échange (...) et pas comme la vision d'une Europe intégrée, qui était celle d'Helmut Schmidt et de moi-même", a-t-il ajouté.
 
"Elle représentait une option de politique économique très libérale, qui n'était pas la mienne, qui était celle d'un grand marché très large et sans contrainte aucune", a rappelé l'ancien président pour qui cette option "est probablement un peu à l'origine de la crise actuelle".
 
"Mais elle avait des convictions fortes et chacun doit s'incliner respectueusement et affectueusement devant son souvenir", a-t-il ajouté. Interrogé sur leurs rapports personnels, l'ancien chef de l'Etat, qui a côtoyé la dirigeante britannique pendant deux ans, a évoqué des "rapports courtois et amicaux".
 
"C'était un esprit très clair qui n'embrouillait pas les questions et les problèmes. Par contre, elle avait des positions quasi inébranlables. Donc le débat était assez difficile parce qu'elle n'acceptait pas de bouger", s'est-il souvenu.
 
Interrogé sur le portrait que François Mitterrand faisait d'elle, "les yeux de Caligula et la bouche de Marilyn Monroe", l'ancien président a tranché sur ces deux options: "Ni l'une, ni l'autre."
"Elle était très représentative de la classe moyenne britannique. Elle était toujours très soigneusement habillée, parfaitement correcte, parfaitement coiffée, on n'a pas vu, en deux ans, une seule mèche soulevée par le vent. Elle était toujours à l'heure, avait une grande domination d'elle-même, de son apparence et de sa parole", a ajouté Valéry Giscard d'Estaing, qui dit garder "un bon souvenir" de la Dame de fer.

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