L'Assemblée nationale a voté définitivement mardi soir le projet de loi sur le mariage pour les couples homosexuels.C'est l' aboutissement historique d'un long et houleux débat. Lyon est l'une des villes où la contestation a pris la tournure la plus radicale.
Le vote du projet de loi intervient après une très âpre controverse entre partisans et opposants qui s'est exprimée avec une certaine radicalité à Lyon.Une manifestation des opposants a encore eu lieu hier soir sous forme d'une "veillée" pacifique.Et une nouvelle action est encore prévue ce soir place Bellecour, accompagnée sans doute d'une contre-manifestation.
Il y a quelques jours, Christine Taubira a été chahutée lors de son dernier passage à Lyon au point que les gendarmes mobiles ont dû l'exfiltrer à sa sortie de l'opéra.De nombreuses défilés ont eu lieu par ailleurs au centre ville, rassemblant plusieurs centaines de personnes, témoignant de la radicalisation des positions. Des groupuscules d'extrême droite ont aussi profité de la circonstance pour tenter une "récupération" du mouvement. Ils ont cherché à investir le siège de la Fédération du parti socialiste, en vain. Certains d'entre eux seront poursuivis à ce titre. Frijide Barjot, porte-parole de "la manif pour tous" a demandé samedi sur notre antenne plus de sévérité pour ces mouvements radicalisés.
Hervé Mariton, député UMP de le Drôme, a été aussi l'un des orateurs les plus pugnaces au Palais Bourbon, défendant pied à pied les amendements déposés par l'opposition.
Menaces au président de l'Assemblée
Mais l'opposition au projet de loi s'est exprimée aussi de façon spectaculaire, sous la forme d'une lettre contenant de la poudre de munitions adressée lundi au président PS de l'Assemblée, Claude Bartolone, par une anonyme Interaction des forces de l'ordre. Le message met Claude Bartolone "en demeure de surseoir au vote définitif" de la loi. Plusieurs personnalités se sont alarmées de ce développement.Le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, a indiqué sur i-Télé que "le parquet antiterroriste est déjà saisi (...). Vouloir peser sur le vote des parlementaires, cela veut dire que, dans le contexte actuel de tension, certains se croient en capacité de menacer les institutions". "Cela s'ajoute à un climat délétère sur cette question, avec des députés qui ont été menacés dans leurs circonscriptions, des permanences qui ont été vandalisées dans un certain nombre d'endroits", a commenté aussi le président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale, Bruno Le Roux.
Plusieurs ont réagi également à la manifestation, dimanche, des opposants au droit de mariage pour les couples homosexuels, qui a réuni derrière la même banderole les députés UMP Hervé Mariton, Patrick Ollier et Jean-Frédéric Poisson, le député UDI Jean-Christophe Fromantin, l'ex-ministre Christine Boutin et le député Front national Gilbert Collard.
Le premier secrétaire du PS Harlem Désir y a vu "une sorte d'acte fondateur entre la droite et l'extrême droite".
De son côté, Marine Le Pen a tenu à rappeler que le FN faisait partie "des opposants à l'UMP", qu'elle juge "co-responsable de la situation dans notre pays".