Le 7 mai à midi, la cloche a sonné pour l'hippodrome de Vichy-Bellerive. La cloche de la rentrée 2013 pour celui qui accède à la cour des très grands. Une saison riche en animations et en évènements de toutes sortes. A commencer par un 14 juillet qui devrait révolutionner le monde hippique.
Pour sa 138ème saison, l’hippodrome de Vichy-Bellerive a mis les petits plats dans les grands. Il s’est même offert le luxe de détrôner Longchamp le jour du 14 juillet. Du jamais vu pour un hippodrome de province. Vichy aura un quinté un dimanche et qui plus est le 14 juillet. Inimaginable voilà seulement quelques années. De quoi envisager cette nouvelle saison sous les meilleurs auspices, comme nous l’a confié Philippe Bouchara, Président de la Société des Courses de Vichy-Auvergne.
La prise de Longchamp le 14 juillet, c’est un peu votre prise de la Bastille ?
C’est vrai que c’est un très joli coup. En fait, c’est un hasard du calendrier qui fait que le Grand Prix de Paris se court cette année à Longchamp le 13 juillet. La case du 14 juillet était donc vacante et on a réussi à la récupérer cette année. Même si on n’est pas sûr de la conserver l’an prochain, c’est une belle satisfaction personnelle ainsi que pour mon équipe car il a fallu se battre pour que ce soit Vichy qui décroche ce quinté supplémentaire de luxe. Ce 14 juillet devrait donc être révolutionnaire à plus d’un titre car il lancera également notre Festival de Galop unique en France. Ce jour là, on aura donc tout pour pouvoir battre tous les records d’enjeux.
Quels vont être les autres temps forts de la saison ?
J’en retiendrai deux. Le Festival du trot, la première semaine de Juillet et le Festival du galop, du 14 au 20 juillet. Avec un évènement le 17 juillet, puisque ce sera la seule réunion de galop en nocturne de la saison. Durant ces deux festivals, entre 300 et 400 chevaux seront accueillis dans les écuries de Vichy. Ce qui signifie aussi des hôtels remplis et des retombées économiques importantes pour la cité thermale.
Pourquoi avoir supprimé les nocturnes qui ont fait le succès de l’hippodrome ?
C’est vrai qu’il n’y en aura que deux cette saison. Mais c’est faux de penser qu’elles ont rentables en terme de jeux. Elles attirent des milliers de personnes sur l’hippodrome, c’est certain, mais elles sont très mauvaises en terme de jeux sur l’ensemble du territoire. La raison est très simple : les quarante journées sont nationales. Il existe 13 000 points de vente PMU en France. Pour des raisons d’insécurité essentiellement, seuls 20% de ces points de vente, soit environ 2 600 restent ouverts le soir. Alors, même si la recette est bonne sur le champ de course, cela ne suffit pas.
Toujours au niveau des horaires, pourquoi autant de réunions cette année à 12 heures et à 16 heures ?
Ce n’est pas nous qui décidons. Ce choix est lié au programme national. La saison dernière, nous avons commencé à expérimenter ces réunions à 12 heures et même si elles attirent beaucoup moins de monde sur l’hippodrome, elles attirent quasiment autant de parieurs sur l’ensemble du territoire. Donc, globalement, le jeu n’est pas si mauvais à midi.
Le Grand Chelem a disparu ?
Oui, car il n’a été décroché qu’une seule fois en une trentaine d’années. Par contre, l’an prochain, nous allons créer un grand challenge entre les hippodromes de Lyon, Vichy, Saint Galmier et Feurs. Il se terminera à Vichy pendant le Festival du trot.
/regions/2020/06/08/5ede64fda1d3b_galop_foule_tribune.jpg)
La crise touche tous les secteurs même si celui du jeu est un peu moins concerné. Pour 2013, on s’attend à une baisse de 2 à 3% du chiffre d’affaires, conformément aux prévisions nationales.
Vous entamez votre 4ème saison à la tête de la Société des Courses de Vichy-Auvergne. Est-ce qu’on peut déjà parler d’une empreinte Bouchara ?
Une empreinte je ne sais pas. Par contre, une ligne de conduite oui. J’ai toujours fait en sorte de maintenir Vichy dans le Top Ten des 250 hippodromes français. Désormais, mon souhait est de dépoussiérer cette image un peu ancienne de l’hippodrome. En fait, j’aimerai faire basculer l’hippodrome de Vichy du 19ème au 21ème siècle.
Mais, dans l'immédiat, mon rêve est d’arriver à faire venir les jeunes sur l’hippodrome et leur prouver qu’ils peuvent s’y sentir bien. On a bien réussi à leur faire aimer le poker. Alors, pourquoi pas les courses ?
L'hippodrome de Vichy-Bellerive en quelques chiffres
L'hippodrome a vu le jour en 1875, à l'initiative du baron de Veauce. S'il porte le nom de deux communes de l'Allier, c'est parce qu'il est situé sur la commune de Bellerive et parce que le siège de la société qui le gère (la Société des Courses de Vichy-Auvergne) se trouve, elle, à Vichy.
D'une superficie de 53 hectares, il dispose de plusieurs pistes (galop, trot, obstacles, cross-country, entraînement), d'une tribune de 1 500 places, entre 15 et 60 guichets de pari mutuel et 2 restaurants.
C'est le seul hippodrome de France à disposer d'une aussi grosse capacité d'accueil de chevaux sur un meeting : 400 boxes sont à leur disposition.
Pour faire tourner cette énorme machine, 20 personnes sont salariées à temps plein à l'année. Entre 50 et 70 viennent les renforcer durant la saison.
