SAMU social et "bobologie": les pompiers confrontés à l'urgence sociale

Moins d'incendies et d'accidents, de plus en plus de Samu social et de "bobologie", les pompiers voient leurs missions évoluer jusqu'à les éloigner de leur coeur de métier. A Bourg-en-Bresse, les Journées scientifiques européennes du service médical des pompiers en font le constat.    

Moins d'incendies, moins d'accidents de la route mais plus d'interventions d'ordre social: les pompiers sont de plus en plus sollicités pour des "non urgences", parfois très éloignées de leur coeur de métier. "Jusqu'à faire le samu social", dit un dirigeant des pompiers.

En ville, "quand on intervient pour récupérer un SDF sur la voie publique, on répond à une mission de service public que plus personne ne veut faire", déclare le colonel Eric Faure, président de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France (FNSPF), en marge des journées scientifiques européennes du service médical des sapeurs-pompiers à Bourg-en-Bresse.

"Il y a beaucoup d'interventions qu'on considère comme de la +bobologie+. C'est-à-dire que la personne aurait pu prendre sa voiture pour aller à l'hôpital", résume Sylvain Goujard, expert psychologue des pompiers dans le Rhône.Il y a dix ans, en 2002, les incendies et les accidents de la route représentaient 31% des interventions des pompiers. En 2011, ce ratio a été divisé par deux. Pourtant, le nombre des interventions n'a cessé de croître: en France, les pompiers "interviennent" toutes les 7,4 secondes. Mais de moins en pour "sauver ou périr" pour reprendre la devise des pompiers de Paris.

Ambulanciers ou pompiers ?

Il n'existe pas à proprement parler de chiffres pour mesurer les interventions "non urgentes" des pompiers. Mais les "malaises ou maladies à domicile par situation de carence" ont doublé. Concrètement, cela veut dire que de plus en plus, "les pompiers font le travail des ambulanciers", note un pompier alors que, normalement, ce qui concerne la médecine ambulatoire revient aux ambulanciers."On est de plus en plus à la frontière de l'urgence vitale et de la permanence de soins. Mais la permanence de soins, nous ne sommes pas faits pour ça", dit le docteur Rosat.

Le social, "c'est de plus en plus fréquent, mais ça fait partie de nos missions",assure Sandrine Ferber, infirmière à Colmar et membre du conseil national des sapeurs pompiers volontaires. "Donner à manger au chat d'une petite vieille avant de l'emmener à l'hôpital, parce que c'est une source d'inquiétude pour elle, c'est une partie
intégrante de notre mission." "Le problème, c'est que nous sommes formés pour intervenir sur des risques vitaux", affirme le pompier psychologue Sylvain Goujard. "Quand on intervient sur une personne en alcoolémie élevée, nos outils de secouristes ne sont pas efficients et donc on agit en fonction de notre intuition".
   
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