Les policiers qui enquêtent sur la tuerie de Chevaline sont intrigués par de mystérieux appels adressés par le frère d'une des victimes à la Roumanie. Simple témoin sur cette affaire, il ne peut être questionné sur ce point et les investigations n'ont pour l'instant rien donné.
Les enquêteurs travaillant sur le quadruple meurtre de Chevaline (Haute-Savoie) s'intéressent à des appels émis par le frère d'une des victimes en direction de la Roumanie, a indiqué le procureur d'Annecy à l'AFP, après des révélations du Parisien/Aujourd'hui en France.
"Il y a eu des appels téléphoniques passés depuis le téléphone du frère de Saad al-Hilli vers la Roumanie. Une commission rogatoire a été adressée à la Roumanie il y a plusieurs mois", a déclaré Eric Maillaud, procureur de la République d'Annecy. "Cette commission rogatoire a été en partie exécutée. Pour l'instant, ça ne donne rien", a-t-il ajouté, en précisant que les numéros composés n'avaient pas pu être identifiés.
Saad al-Hilli et son frère Zaid étaient brouillés depuis de nombreux mois à propos de l'héritage de leur père, portant sur plusieurs millions d'euros. La piste du différend familial est l'une des pistes privilégiées par les enquêteurs.
Zaid al-Hilli n'a pour l'instant pas pu être interrogé sur ces appels téléphoniques car il bénéficie toujours du statut de témoin en Grande-Bretagne. "C'est le genre de questions qu'on ne peut pas poser à une témoin en Grande-Bretagne. Pour l'entendre de manière plus poussée, il faudrait passer au statut de suspect", a expliqué le procureur. M. Maillaud a cependant précisé que ces appels vers la Roumanie n'avaient "strictement rien d'une piste sérieuse". "C'est simplement qu'on ne peut rien laisser dans l'ombre. Cela fait partie des masses de données que l'on récolte mois après mois", a-t-il ajouté.
Le procureur n'a en revanche pas pu confirmer des appels passés entre la Roumanie et le téléphone fixe de la famille al-Hilli ou entre la Roumanie et la belle-soeur de Saad al-Hilli, comme l'écrit Le Parisien/Aujourd'hui en France.
Le 5 septembre 2012, Saad al-Hilli, Britannique d'origine irakienne de 50 ans,sa femme Iqbal, 47 ans, et sa belle-mère Suhaila al-Allaf, 74 ans, de nationalité suédoise, avaient été retrouvés morts, tués de plusieurs balles dans la tête, dans leur voiture. Sylvain Mollier, un cycliste de la région, probable victime collatérale, gisait à côté de leur véhicule.