La commission Mobilité 21 doit remettre, jeudi, son rapport qui préconise une nouvelle politique de transports, privilégiant la desserte de proximité. Ce rapport hiérarchise les 70 projets inscrits au Snit et propose de ne construire qu'une seule LGV entre Bordeaux et Toulouse avant 2030.
La commission Mobilité 21 doit remettre jeudi au gouvernement son rapport qui préconise une nouvelle politique de transports, privilégiant la desserte de proximité. Ce rapport hiérarchise, au regard des contraintes budgétaires, les 70 projets d'infrastructures catalogués dans le Schéma national des infrastructures de transport (Snit), élaboré en 2007 après le Grenelle de l'environnement. Il propose de ne construire au mieux qu'une seule ligne à grande vitesse entre Bordeaux et Toulouse avant l'horizon 2030.
"Il faut s'interroger sur la façon la plus pertinente de satisfaire les besoins de la population et de l'économie sur l'ensemble du territoire", écrit la commission, présidée par le député du Calvados Philippe Duron. Dans son rapport, la commission privilégie la qualité de la desserte de proximité et dresse un constat : la France dispose d'infrastructures "de haute tenue", mais qui se dégradent. Pour contrer le vieillissement du réseau, elle donne la priorité aux investissements en faveur de sa régénération et de son entretien.
Le rapport propose ensuite deux scenarii. Le premier ne prévoit pas de financement nouveau pour l'Agence de financement des infrastructures de transports de France (AFITF). Dans ce cas, entre huit et 10 milliards d'euros seraient investis d'ici à 2030 pour financer un nombre réduit de grands projets. Le second, "plus ambitieux", pèse entre 28 et 30 milliards d'euros à l'horizon 2030, consacrés aux grands projets. Il implique une augmentation du budget de l'AFITF de 400 millions d'euros par an, financée par l'Etat.
En haut des priorités, la modernisation de nombreux "noeuds ferroviaires", destinés à désengorger le trafic des trains de banlieue et des grandes gares. Ces chantiers "ingrats mais nécessaires" concernent, entre autres, la gare de Lyon et celle de Saint-Lazare à Paris, la Part-Dieu à Lyon ou la Saint-Charles à Marseille. "Il y avait des risques de congestion qui pouvaient réduire à néant les efforts de gain de vitesse", a expliqué Philippe Duron, joint par l'AFP. Ce scénario ne définit qu'une seule ligne à grande vitesse comme prioritaire avant 2030 : l'axe Bordeaux-Toulouse, pour un coût de plus de sept milliards d'euros.
Malgré la colère des élus de région, les autres lignes à grande vitesse (Paris-Orléans-Clermont-Lyon, Bordeaux-Hendaye, la fin de la ligne Rhin-Rhône et le barreau Poitiers-Limoges) sont renvoyées après 2030, en dehors des priorités immédiates du gouvernement.
Le rapport ne se consacre pas seulement au ferroviaire. Dans leurs priorités, Philippe Duron et ses commissionnaires placent également en haut de leurs priorités une "amélioration des liaisons entre les ports européens et leur hinterland", la zone alentour, ainsi que plusieurs grands projets routiers, comme le chantier de la route Centre Europe Atlantique (RCEA) entre l'Allier et la Saône-et-Loire.