Les salariés de l'entreprise Elba située à La Monnerie-le-Montel prés de Thiers ne baissent pas les bras et veulent toujours l'ouverture de négociations avec la direction. Leur monnaie d'échange: un stock de 350 palettes. Le 8 juillet dernier, ils ont appris la fermeture de leur usine.
Le 8 juillet, les 64 salariés d'Elba apprenaient que leur usine allait fermer. Le groupe Hamelin, spécialiste des articles de papeterie comme Super Conquérant, Canson et Oxford prévoit la fermeture de cinq sites en Europe : trois en France, deux autres en Angleterre et en Italie.
Depuis, à la Monnerie-le-Montel (Puy-de-Dôme), les salariés se relaient pour bloquer l'entrée avec la ferme intention d'obtenir de véritables négociations avec leur direction. Ils ont déjà reçu la visite d'huissiers de justice car le groupe Hamelin voudrait récupérer le stock de papeterie et de classeurs fabriqués ici. Il s'agit de 350 palettes que ces employés en colère ne veulent pas laisser partir. "C'est notre monnaie d'échange pour pouvoir négocier quelque chose de concret", explique Rui Ribeiro, de l'intersyndicale CFDT-FO-CGT. "Notre rapport de force, c'est ces 350 palettes !" poursuit-il.
La majorité des salariés d'Elba ont 14 à 24 années d'ancienneté et la direction leur propose actuellement 20 000 euros d'indemnités de départ. Les semaines qui viennent seront difficiles, et les projets de vacances sont abandonnés. "Nous faire ça juste avant les vacances, c'est dégueulasse", pour Sirena Dubost, salariée ici depuis 30 ans, la pilule ne passe pas. Pensant à la suite, c'est avec beaucoup d'émotion et quelques larmes qu'elle s'exprime :"à la rentrée, on n'aura plus de boulot, on ne sait même pas ce qu'on va devenir".
Un rendez-vous avec la direction générale est prévu fin août. D'ici là, les délégués syndicaux participeront au comité central européen du groupe Hamelin le 23 juillet à Bruxelles.