La lyonnaise Corinne Maîtrejean a remporté samedi soir à Budapest la médaille d'argent du fleuret dames par équipes.C'est sa deuxième médaille mondiale par équipes après le bronze de Leipzig en 2005.
L'équipe de France d'escrime a décroché à Budapest sa première médaille aux Mondiaux grâce aux fleurettistes dames, remarquables finalistes de l'épreuve par équipes, s'inclinant seulement contre les intouchables Italiennes mais décomplexant le groupe tricolore de l'échec de Londres.L'obstacle transalpin avec son équipe multi-championne du monde et championne olympique en titre était trop important à passer pour Ysaora Thibus, Corinne Maitrejean, Astrid Guyart et Anita Blaze, désormais vice-championnes du monde.
"On est vice-championne du monde, quelque chose que l'on n'avait jamais fait.Ca reste extraordinaire", s'est exclamé Corinne Maitrejean, l'aînée d'un groupe qui vit bien ensemble. Elle décroche sa deuxième médaille mondiale par équipes après le bronze de Leipzig (Allemagne) en 2005."La différence avec 2005, c'est que là, on était attendues. Sur chaque coupe du monde, on a fait un podium. Aujourd'hui on a été dans la continuité de la saison",a estimé Astrid Guyart, également de l'aventure à Leipzig.
Pour les Françaises, la grande performance avait été réalisée en demi-finale contre
des Russes, qui avaient placé une de leurs escrimeuses sur le podium en individuel
à Budapest (Inna Deriglazova en bronze).
Le retour de Maitrejean
"On a trouvé des guerrières, dans leur tête, elles savaient qu'elles pouvaient les battre. On restait sur trois victoires contre elles", a apprécié Emeric Clos,entraîneur national adjoint des équipes de France de fleuret. Les tricolores avaient en effet battu les Russes deux fois en demi-finale des championnats d'Europe,en juin dernier et en 2012.
"Contre les Russes, à aucun moment on s'est senti en danger, ça peut paraître prétentieux, mais on l'a senti comme ça. Malgré les fautes d'arbitrage, on savait que Corinne sur le dernier relais, elle allait le faire", a-t-il ajouté.
Pourtant la situation était plutôt mal engagée avec un retard de 3 touches pour la sociétaire du Masque de fer (Lyon) avant le dernier relais. C'était son compter sur un incroyable retour pour terminer le match avec deux touches d'avance et doucher les espoirs des centaines de Russes massées dans la Syma Arena.
Cette médaille d'argent, décrochée au cours de la première finale pour des fleurettistes féminines par équipes depuis 1955 sur des championnats du monde, "vient récompenser une super saison", comme le dit l'entraîneur adjoint national.
Les fleurettistes ont en effet enchaîné cinq finales, dont une victoire, en Coupe du monde, une médaille d'argent aux championnats d'Europe en juin et désormais
un titre de vice-championne du monde.Pour l'équipe de France, cette médaille pourrait marquer le point de départ d'une série avec à l'esprit la volonté d'effacer le cuisant échec des jeux Olympiques de Londres en 2012 (zéro médaille).