La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Nîmes a rendu ce mardi 24 septembre sa décision sur l'appel de la famille Meyer concernant la requalification en assassinat de la mise en examen d'Anthony Draoui. Elle a tranché en faveur du meurtre.
Une décision qui attriste la famille de la jeune victime, Marie- Jeanne Meyer, tuée en juin 2011 à Tournon, en Ardèche. L'objectif de cette requalification était la reconnaissance de la préméditation de son agresseur présumé, Anthony Draoui.
L'avocat de la famille de la victime, Me David Metaxas, a annoncé qu'il déposait un pourvoi en cassation. Pour Me David Metaxas, la justice aurait dû retenir la préméditation et donc la qualification d'"assassinat". Il demandait également la reconnaissance de l'agression sexuelle qui est une circonstance aggravante. "C'est une déception mais pas une surprise. Nous allons inscrire un pourvoi en cassation", a réagi Me Metaxas, pour qui le débat sur la préméditation "reste ouvert devant la cour d'assises".
Pour Me Metaxas, l'attitude de l'accusé et ses déclarations devant le magistrat instructeur mettent en évidence la préméditation et l'agression sexuelle. "Pour nous, Anthony Draoui a réfléchi à comment il l'a fait. S'il a commis un
"meurtre" comme il le dit, on ne peut qu'être perplexe du sang-froid dont il a fait preuve par la suite", avait-il expliqué en déposant sa demande devant la chambre de l'instruction. "Il a reconnu lui-même qu'il a tenté d'embrasser Marie-Jeanne et qu'elle a refusé, ce qui caractérise une agression sexuelle, c'est une circonstance
aggravante" passible de la réclusion criminelle à perpétuité, avait-il ajouté.
"Nous poserons les questions de la préméditation et celle du meurtre aggravé. Et nous poserons toutes les questions en temps et en heure à Anthony Draoui, au moment de son procès", a ajouté le représentant de la partie civile.
Le drame était survenu le 21 juin 2011, alors que Marie-Jeanne Meyer était partie faire un jogging près d'un campement précaire où ce marginal de 21 ans vivait depuis plusieurs semaines, sur les hauteurs de Tournon-sur-Rhône. Le jour même où le corps de Marie-Jeanne était retrouvé, Anthony Draoui était arrêté pour l'agression d'une coiffeuse qu'il avait menacée d'un marteau en réclamant la caisse. A l'issue de sa garde à vue, il s'était enfui en Espagne, pour une cavale qui avait duré jusqu'à sa remise aux autorités françaises en gare de Cerbère (Pyrénées-Orientales), après un banal contrôle ferroviaire, en juin 2012.
Mis en examen pour homicide volontaire le 8 juin 2012, il est depuis écroué à la prison du Pontet (Vaucluse).
Son procès devant les assises d'Ardèche pourrait se tenir au cours du premier semestre 2014.