Lundi, Toumi Djaïdja, figure emblématique de la "Marche des beurs", a refusé de rencontrer le ministre délégué à la Ville François Lamy, venu à Vénissieux pour les 30 ans de cette grande mobilisation d'enfants d'immigrés. Le Ministre était présent aux Minguettes mais la cérémonie a tourné court.

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La figure emblématique de la "Marche des beurs" a refusé de rencontrer le ministre de la Ville
Toumi Djaïdja, qui a expliqué son absence dans un communiqué intitulé "Acte de désobéissance civique, pourquoi je ne reçois pas M. le ministre François Lamy?", réclame des "décisions concrètes" pour les banlieues. "Si certains cherchent à capter l'héritage de sympathie suscité par la Marche à travers cette commémoration, cela ne peut se faire à moindre frais", écrit-il. "La commémoration doit être un moment fort où des décisions politiques courageuses et concrètes sont prises pour que l'histoire de nos quartiers populaires s'inscrive enfin dans l'histoire de notre pays".


Selon une source officielle, Toumi Djaïdja a décliné le rendez-vous de Vénissieux après avoir réclamé en vain que son nom figure sur la plaque commémorative en l'honneur de la "Marche pour l'égalité des droits et contre le racisme". Celui-ci a reconnu avoir fait cette demande "parce que la jeunesse a besoin de symboles", mais assuré qu'il aurait publié son communiqué "avec ou sans la plaque".En juin 1983, Toumi Djaïdja, blessé par la police, avait décidé avec d'autres jeunes du quartier des Minguettes, à Vénissieux, d'organiser cette marche pacifique pour désamorcer le cycle de violences. Deux mois et un millier de kilomètres plus tard, la marche pacifique s'est achevée à Paris par un rassemblement de 100 000 personnes. Après le succès de la marche, lui et les autres marcheurs historiques, peu aguerris au militantisme politique, s'étaient effacés. SOS Racisme, créé l'année suivante, avait vite rempli le vide, capitalisant sur le mouvement de sympathie né pendant la marche.
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