Le 15 octobre 1983, une quarantaine de jeunes immigrés quittaient Marseille, à pied, ils voulaient ainsi dire stop aux crimes racistes et réclamer égalité et justice. Ils lançaient la Marche pour l'égalité et contre le racisme, appelée ensuite Marche des beurs.
Trente ans plus tard, une multitude d'initiatives s'apprêtent à commémorer cette marche. Des rencontres sont organisées dans toute la France durant un mois et demi, une caravane de la mémoire sillonne la France et plusieurs documentaires veulent faire revivre cet épisode méconnu des jeunes générations. De nombreux ouvrages ont été publiés pour retracer cette épopée, et un film grand public, La Marche, de Nabil Ben Yadir, avec Olivier Gourmet et Djamel Debbouze, sortira en salle le 27 novembre prochain.
À l’origine de ce mouvement, des affrontements entre policiers et jeunes à Vénissieux dans le Rhône. Lors de ces heurts, un militant associatif est blessé. La marche pour l’égalité et contre le racisme, vite baptisée « marche des beurs », est née. Ils sont partis quelques uns mais lors de leur arrivée à Paris 3 décembre 1983, ce sont 100 000 personnes qui défilent. Une délégation est reçue à l’Élysée par le président François Mitterrand. L’association SOS Racisme sera crée peu de temps après.
Ce mouvement, qui a marqué son temps, semble aujourd’hui un peu oublié. D’après un sondage publié il y a quelques jours par la Licra (ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme), seuls 19 % des Français disent « avoir entendu parler » de cette marche.