8 ans ont passé depuis l'altercation dans le Cantal entre l'auteur de "Pays Perdu" et des habitants de Lussaud, qui s'étaient sentis humiliés par son récit sans concessions sur la vie dans le hameau. L'auteur, qui revient sur cet épisode dans son livre "La première pierre", vient d'être récompensé.
Le Prix Jean Giono, doté de 10.000 euros et qui distingue un ouvrage révélant un
talent de conteur d'histoires, a été décerné mercredi à Pierre Jourde pour "La
première pierre" (Gallimard)
Dans son livre, Pierre Jourde revient sur des événements survenus en
2005 après la parution d'un autre de ses livres, "Pays perdu". Une partie des habitants
du village de Lussaud dont il était question dans le récit avaient tenté de lyncher l'auteur et sa famille.
Pierre Jourde y décrivait la rudesse de la vie dans ce hameau lointain dont il
est originaire, mais aussi une fraternité archaïque, solide, des relations humaines
brutales et profondes. Tout cela raconté à l'occasion de la mort d'un enfant. Célébration
d'un village aimé, le livre y avait été reçu par certains comme une offense.
"La première pierre" retrace ces événements et analyse leurs causes, offrant un
récit plein d'émotion et d'admiration pour ces gens qui vivent dans un temps différent
de celui des villes.
"Dans ces terres reculées, dans ces pays perdus, on vit toujours plus ou moins
dans une légende, dans l'image d'un chapiteau roman historié de scènes naïves et
cruelles...", écrit Pierre Jourde.
Romancier et critique littéraire, Pierre Jourde enseigne la littérature à l'université
Grenoble III. Il est notamment l'auteur d'un pamphlet, "La littérature sans estomac"
(2002), et d'un essai, "Carnets d'un voyageur zoulou dans les banlieues en feu"
(2007); et de deux romans, "Paradis noirs" (2009) et "Le Maréchal absolu", l'an
dernier.