Equitation : les adieux de Michel Robert à la compétition

A l'occasion du Grand Prix de Lyon ce dimanche, le cavalier isérois de saut d'obstacles fera ses adieux à 44 ans de carrière internationale. 


C'est à pied que Michel Robert, modèle d'équitation classique, sera fêté aujourd'hui à Lyon peu avant le Grand Prix. Ce sera la dernière représentation d'un grand cavalier de saut d'obstacles pour ses adieux à 44 ans de carrière internationale.

 

Tout petit, il chevauchait déjà... un mouton!

A quatre ans, Michel Robert, né le 24 décembre 1948 à Corbelin (Isère), chevauchait déjà un mouton, sellé comme un poney.
Son père, médecin de campagne dans l'Isère, visitait les patients à cheval ou en voiture à cheval, que l'enfant conduisait parfois. Quelques années plus tard, le praticien laissa tomber Hippocrate pour monter un centre hippique à Chambéry.

Un cavalier complet

Concours complet, dressage, randonnée, attelage, spectacles équestres: Michel Robert a éprouvé toutes les déclinaisons de l'art de monter à cheval. Champion de France de concours complet, sélectionné olympique dans la discipline aux Jeux de 1972 à Munich, le Dauphinois se tourna ensuite vers le saut d'obstacles, moins dangereux et plus rémunérateur.

Le cavalier tricolore le plus médaillé

En quatre décennies de veste bleue, il a totalisé 13 médailles majeures (JO, Mondiaux, Championnats d'Europe), avec l'or par équipes aux Championnats du monde 1982 à Dublin. Des cavaliers tricolores encore en activité, il est le plus riche en médailles, devant Eric Navet (9), qui a mis sa carrière internationale entre parenthèses depuis plusieurs années.  

L'élégance comme style

"J'ai beaucoup travaillé, analysé, et je suis très proche des chevaux dans leur comportement. Déjà il faut les comprendre. Et ensuite la position du cavalier, la technique m'a toujours passionné. L'adaptation est primordiale: à chaque cheval, on a une position différente, une attitude différente, aussi bien mentale que physique", explique le quintuple champion de France.

Mon meilleur maître : le cheval

Il est +Le maître+ pour l'amazone internationale Pénélope Leprévost, qu'il a fait progresser. Référence à une recherche bénédictine de la perfection et à sa "position", qui épouse et libère l'équidé. "Mon meilleur maître, ça a été le cheval", répond l'intéressé, qui "a aimé les chevaux avant d'aimer les hommes". Ascète. Ayant perdu "8 à 10 kg entre 45 et 65 ans", M. Robert n'a pas pris un gramme depuis ses débuts. "Je ne mange pas de viande. C'est pour l'hygiène de vie. Je me suis aperçu que quand je supprimais quelque chose de négatif (cigarette, café, NDLR), j'étais plus positif. C'est utile pour la souplesse des articulations, la rapidité d'exécution. J'ai fait une grande partie de ma carrière avec un mal de dos dont j'ai pu me séparer sans médicament ni opération, grâce au yoga, à l'hygiène puis à la progression mentale.

Ethologie

"Il travaille beaucoup avec les méthodes d'éthologie (science des comportements des espèces animales dans leur milieu naturel, NDLR). Un des premiers grands cavaliers à s'y intéresser", souligne l'international Patrice Delaveau. "On peut faire un parallèle entre mon expérience et ce que j'ai fait avec les chevaux", rappelle le doyen, qui a toujours refusé de soigner ses montures avec la médicamentation classique. Quitte à rater un grand événement. Frénétique. Dans son écurie de Moras, le +retraité+ ne va pas s'arrêter. Tout à la fois enseignant, marchand, conseiller sportif de concours, il va aussi continuer à prodiguer son savoir à travers des livres et des vidéos. 

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